Art Chicago : public sélectif

Le Journal des Arts

Le 31 mai 2002 - 528 mots

La foire d’art contemporain Art Chicago qui s’est tenue du 10 au 13 mai, a confirmé cette année la tendance actuelle, à savoir la plus grande sélectivité des collectionneurs. Toujours très fréquentée, la manifestation a attiré 35 000 visiteurs.

CHICAGO (de notre correspondante) - L’ouverture de la dixième édition d’Art Chicago, foire organisée par Thomas Blackman Associates, a été plutôt fracassante : lors de la soirée de gala, un membre de “Law Office”, groupe d’artistes rebelles, a parcouru en courant, complètement nu, toute la longueur du Navy Pier, avec le nom de son groupe estampillé sur chacune de ses fesses. Il est passé devant les 200 marchands venus présenter les œuvres de 500 artistes. Cette ouverture des réjouissances est assez inhabituelle, mais ce n’est pas la première fois qu’un tel événement se produit lors de cette foire, qui se plaît toujours – même si elle exhibe des chefs-d’œuvre de l’art moderne du milieu du XXe siècle – à se présenter comme un événement contemporain branché, imprégné des joies de la performance souvent associée à l’art contemporain. Malgré une fréquentation importante avec près de 35 000 visiteurs, les ventes (qui ont généré un produit total de 50 à 55 millions de dollars) sont inégalement réparties et les impressions des marchands concernant la foire dépendaient avant tout des résultats de leur stand. La plupart ont reconnu que les acheteurs s’étaient montrés plus sélectifs cette année, peut-être en raison de la récession ; ou peut-être aussi parce que les salons et autres foires sont de plus en plus nombreux. Art Basel Miami se profile à l’horizon (décembre 2002), et l’Armory Show a aujourd’hui beaucoup plus d’envergure qu’il y a deux ans. Art Chicago a perdu plusieurs marchands cette année ; d’autres, qui participaient pour la première fois, sont venus les remplacer, mais ils n’étaient pas vraiment à la hauteur. Richard Gray a vendu à des collectionneurs locaux un petit monochrome bleu d’Yves Klein au prix de 50 000 dollars, et une peinture de Miró, de 1969, au prix de 300 000 dollars. Il a également cédé une petite sculpture d’Henry Moore à un collectionneur privé, au prix de 150 000 dollars. La galerie Karsten Greve présentait une peinture étonnante de Dubuffet datant de 1946 qu’elle proposait au prix de 1,7 million de dollars. Peter Findlay a vendu un tableau datant de 1903 du peintre français Gustave Loiseau 150 000 dollars à une collection privée new-yorkaise. “Nous avons remarqué que, en général, les gens n’achètent pas pendant la durée de la foire, mais nous rappellent plus tard”, a-t-il déclaré. Michael Goedhuis, marchand spécialiste d’art chinois, qui vient tout juste d’ouvrir une galerie à New York, comptaient parmi les nouveaux arrivants. Un représentant de sa galerie nous a déclaré : “C’est satisfaisant, nous avons rencontré des gens que nous ne connaissions pas. Nous pensions trouver plus de collectionneurs venus de tout le pays, mais c’est resté assez local.” La section International Invitational (qui réunissait de jeunes marchands invités à des tarifs préférentiels) était plus animée grâce, en grande partie, à toutes les vidéos présentées. La plus captivante de celles-ci était celle de Christian Jankowski, sur le stand de la jeune galerie new-yorkaise Maccarone.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°150 du 31 mai 2002, avec le titre suivant : Art Chicago : public sélectif

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