Du nouveau pour l’ancien

L’Académie de France à Rome publie la revue Studiolo

Le Journal des Arts

Le 27 septembre 2002 - 475 mots

Dans le paysage clairsemé des revues d’art françaises, Studiolo, publiée par l’Académie de France à Rome, se présente comme un lieu de débat et de synthèse entre les différentes méthodes de l’histoire de l’art et se distingue par son désir d’ouverture aux problématiques contemporaines.

Les revues d’art sont suffisamment rares pour que l’on salue avec enthousiasme l’arrivée d’une nouvelle venue, qui paraîtra à raison d’un numéro par an (lire le JdA n° 143, 22 février 2002). Publiée sous les auspices de l’Académie de France à Rome, Studiolo a pour objet l’histoire de l’art italien de la Renaissance à l’époque contemporaine et les échanges artistiques entre l’Italie et l’Europe (et plus particulièrement la France) pour la même période. Chargé de mission pour l’histoire de l’art à la Villa Médicis, Olivier Bonfait, grand spécialiste par ailleurs de la peinture française et italienne du XVIIe siècle, a porté ce projet depuis son arrivée à Rome. Il résume dans son éditorial l’ambition de Studiolo : “Enquête et interprétation, information et réflexion, connaissances et méthodes, cette revue se veut un lieu de débat, d’un rapport d’idées plus que d’un rapport de forces, pour rechercher des vérités, et non affirmer une vérité.” L’ouverture aux problématiques de l’art contemporain et aux différentes méthodes de l’histoire de l’art témoigne de cet esprit, salutaire dans un domaine éclaté en chapelles hostiles et irréconciliables. En outre, le but est d’offrir un lieu de publication à de longs articles, qui ne trouvaient plus leur place dans le cadre des revues existantes ou dans l’édition.

Le sommaire de ce premier numéro se veut exemplaire du principe d’ouverture affiché.
Un dossier est consacré aux rapports de Rome et Paris de 1650 à 1750, à travers cinq articles aux thèmes pour le moins variés, de la contradiction entre les discours et la pratique qui caractérise les relations artistiques franco-italiennes à cette époque (Christian Michel) à la carrière romaine du sculpteur français Pierre de l’Estache (Anne-Lise Desmas), en passant par les gravures françaises d’après les maîtres transalpins (Bénédicte Gady). L’étude du bas-relief à l’antique dans l’architecture parisienne du XVIIe siècle (Alexandre Cojannot) et celle sur les architectes et décorateurs français dans la Rome de la fin du XVIIe siècle (Thierry Verdier) complètent cet ensemble. En dehors de la thématique dominante, la rubrique “varia” accueille notamment un article stimulant de Thomas Golsenne sur le problème de l’ornement dans l’Annonciation de Carlo Crivelli. Le “forum” permet de faire le point sur des certaines questions comme l’étude du portrait florentin au XVIe siècle (Philippe Costamagna) ou celle du divisionnisme italien (Annie-Paul Quinsac). Une liste des travaux universitaires français consacrés à l’art italien, de 1995 à 2000, complète cette première livraison. Pour l’année prochaine, est annoncé un dossier “Rome et l’Europe romantique”.

- Studiolo, revue d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome n° 1, éd. Somogy, 326 p., 40 euros. ISBN 2-85056-537-7.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°155 du 27 septembre 2002, avec le titre suivant : Du nouveau pour l’ancien

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque