Foire

Art Paris à la conquête de la Chine

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 16 janvier 2008 - 544 mots

Après Abou Dhabi, le salon poursuit son internationalisation avec une nouvelle bouture programmée à Shenzhen en mai 2009.

H. Jobbé Duval etC. Glought-Lacoste

SHENZHEN - Après Abou Dhabi, Art Paris part à la conquête de la Chine par son versant sud. Alors que les professionnels sont hypnotisés par Pékin et Shanghaï, la foire parisienne a choisi d’investir la riche et industrieuse agglomération de Shenzhen, située dans la province de Guangdong. L’idée faisait son chemin depuis six mois dans la tête de Liu Shen, ex-ministre et conseiller culturel de l’ambassade de Chine en France, chargé notamment des « Années croisées France-Chine » ; d’Alain Lamaignère, associé et cofondateur d’Art Paris ; et de Caroline Clough-Lacoste, codirectrice de la foire. « Shenzhen est la première zone d’économie spéciale lancée par Deng Xiaoping. C’est le plus grand port de Chine, une ville jeune, dynamique, efficace et souple sur le plan administratif, défend Liu Shen. C’est la fenêtre sur l’Asie et le centre chinois pour les nouvelles technologies et les industries culturelles. »
Cette « Silicon Valley » de 12 millions d’habitants, qui héberge aussi la seconde Bourse du pays, affiche les salaires les plus élevés de la Chine, mais aussi les conditions de travail les plus rudes. À quelques encablures d’Hongkong, devenue la troisième place mondiale du marché de l’art, cette ville futuriste compte déjà un club de collectionneurs d’art contemporain. Un musée d’art contemporain chinois, actuellement en construction, devrait même ouvrir en 2010.

40-50 exposants
Pour mener à bien ce projet de foire, l’équipe d’Art Paris s’intègre à l’International Cultural Industry Fair (ICIF). Créé en 2004, ce gigantesque salon dédié aux industries culturelles se tiendra du 14 au 18 mai. « L’ICIF nous a contactés pour le développement d’une mini-foire d’art contemporain au sein de la grande foire », explique Alain Lamaignère, qui a signé en novembre un accord d’exclusivité avec la ville pour une durée de cinq ans. « Art Paris-Shenzhen aura lieu en mai 2009, car il est important de ne pas se précipiter. Il faut analyser cette place, s’y installer, construire et non pas faire un coup. » Art Paris-Shenzhen se cale sur un format de quarante-cinquante exposants et cible les centres d’intérêt des Chinois : les grandes signatures modernes, les artistes contemporains du cru et l’art occidental plutôt figuratif. La foire a aussi négocié avec le Shenzhen Group Press un partenariat lui permettant de diffuser dans les journaux du groupe la photo et la carte d’identité détaillée d’une œuvre, ce sur un rythme hebdomadaire, au cours des douze semaines précédant l’événement.
En attendant sa première édition, Art Paris marque déjà le coup en organisant en mai prochain une conférence de presse locale, et, espère-t-elle, une « vitrine » d’une quinzaine d’œuvres envoyées par les galeries. Il est d’autant plus nécessaire pour la foire parisienne d’occuper le terrain qu’un salon concurrent, « ART HK 08 », sera lancé du 14 au 18 mai à Hongkong (lire p. 26, « En bref »). « Nous sommes dans la même situation qu’à Abou Dhabi relativement à Dubaï, estime Caroline Clough-Lacoste. Nous bénéficions de la volonté politique, économique et culturelle de Shenzhen. Nous avons un site privilégié, un écrin existant. Le fait qu’une autre foire se cale sur le calendrier de l’ICIF montre en tout cas que ces dates sont bonnes. »

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°273 du 18 janvier 2008, avec le titre suivant : Art Paris à la conquête de la Chine

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