Quatre dessins anciens du British Museum, à Londres, ayant appartenu au collectionneur tchécoslovaque, Arthur Feldmann sont actuellement réclamés par son petit-fils Uri Peled. Les œuvres auraient été spoliées par les nazis en 1939.
LONDRES - Le conseil d’administration du British Museum va examiner une demande de restitution portant sur quatre dessins anciens qui auraient été volés pendant la période nazie. La réclamation provient d’Uri Peled, petit-fils d’Arthur Feldmann, avocat à Brno (Tchécoslovaquie) qui aurait, dans les années 1930, été le propriétaire d’œuvres de Nicoló dell’Abate, de Nicholas Blakey, de Martin Schmidt et de l’école de Martin Schongauer. Lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis, le 15 mars 1939, la Gestapo avait pillé la maison d’Arthur Feldmann, dont la collection comprenait 700 dessins anciens. Deux ans plus tard, le collectionneur fut exécuté ; ses biens, qui n’avaient pas encore été saisis, ont alors été confisqués. Parmi eux figuraient les quatre dessins réclamés aujourd’hui, vendus par l’administration allemande et achetés par la Moravian Gallery, à Brno. D’autres dessins appartenant à Arthur Feldmann auraient été transmis à son fils, Karl, qui en “fit don” à la galerie de Brno en échange de l’autorisation d’exporter d’autres biens. Selon Michaela Hajkova, conservateur du musée juif de Prague, la cession de Feldmann a été “faite sous la contrainte”, et doit donc être considérée comme illégale. La Sainte Famille d’Abbate, le Dessin pour une illustration de livre de Blakey et la Vierge à l’enfant de Schmidt ont été acquis par le British Museum fin 1946, auprès du marchand londonien Conalghi, qui les avait lui-même achetés chez Sotheby’s. Le dessin de la Sainte Dorothée en compagnie du Christ enfant, de l’école de Martin Schongauer, a, quant à lui, été légué au British Museum en 1949 par Campbell Dogson, un ancien conservateur des Gravures et des Dessins. L’historien de l’art Otto Benesch le signale comme faisant partie de la collection Feldmann en 1936. Petit-fils d’Arthur Feldmann et de son épouse Gisela – décédée à Auschwitz –, Uri Peled réclame les dessins au British Museum, par l’intermédiaire de la “Commission for Looted Art in Europe”, dont le siège est à Londres. En 1988, lors de la Conférence de Washington sur les biens spoliés pendant l’Holocauste, Ronald Lauder, président du Museum of Modern Art de New York, avait reconnu Uri Peled comme étant l’héritier des Feldmann.
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Peled, l’héritier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°157 du 25 octobre 2002, avec le titre suivant : Peled, l’héritier