Les Guerchin retrouvés

Rimini dévoile un cycle inédit de peintures du maître italien

Le Journal des Arts

Le 10 janvier 2003 - 479 mots

Dix des vingt tableaux de Giovanni Francesco Barbieri, dit “le Guerchin”?, issus de la collection du marchand Francesco Manganoni de Rimini, ont récemment été retrouvés et sont actuellement exposés au Museo della Città (Musée de la Ville) de Rimini. Sir Denis Mahon, qui fête ses quatre-vingt-douze ans en Romagne, a participé à l’expertise des œuvres.

RIMINI - ”C’est comme une découverte archéologique. Ce sera une exposition de grand relief”, a affirmé Sir Denis Mahon au mois de juillet à l’occasion de sa visite à Rimini pour voir les tableaux, jamais présentés au public. Réalisés par le Guerchin vers 1659, à la demande d’un marchand de Rimini, Francesco Manganoni, ils avaient été dispersés à la fin du XIXe siècle, au gré des ventes et des héritages. L’exposition “Le Guerchin retrouvé. Collections et commandes passées à Rimini de 1642 à 1660” est actuellement présentée dans les salles du Musée de la Ville de Rimini. Grâce au travail de recherche de Pier Giorgio Pasini, commissaire de l’exposition et grand connaisseur du Guerchin, et à la collaboration de Sir Denis Mahon, qui signe la préface du catalogue, elle constitue une ”contribution importante pour une meilleure connaissance des dernières créations d’un grand génie de la peinture italienne”. Sur les vingt tableaux réalisés par le Guerchin – et son atelier –, seulement dix huiles sur toile ont été retrouvées, dont huit sont citées dans le livre des comptes du peintre. Cette ancienne collection privée est décrite au XVIIIe siècle comme ”un trésor de la peinture” par l’élite restreinte de voyageurs et de connaisseurs qui y avaient eu accès. Aux dires de Sir Denis Mahon, quatre œuvres sont indubitablement autographes : Saint Antoine de Padoue, Saint François d’Assise, Sainte Cécile et Sainte Barbe, et ”vont permettre la reconstitution de cette importante collection de Rimini. Le Saint François est un réel chef-d’œuvre qui démontre comment la sévérité et la sobriété de ces compositions tardives vont de pair avec une exécution d’une grande intelligence et d’un grand raffinement”. En revanche, les six autres tableaux de la collection Manganoni, découverts entre 1985 et aujourd’hui, sont des œuvres d’élèves de l’atelier du peintre : Saint François de Paola, Notre Dame des sept douleurs, Salomé et la tête de saint Jean-Baptiste, Le Baptême de Jésus, et Ecce Homo. Aux côtés des chefs-d’œuvre de la collection Manganoni, restaurés pour l’occasion, se trouvent les toiles réalisées par le Guerchin pour l’église San Girolamo et celle des Paolotti (siège aujourd’hui du Musée de la Ville), toutes deux situées à Rimini, et La Flore, de la collection romaine de Pallavicini Rospigliosi.

LE GUERCHIN RETROUVÉ, COLLECTIONS ET COMMANDES PASSÉES À RIMINI DE 1642 À 1660, jusqu’au 23 février, Museo della Città, via L. Torini 1, Rimini, tél. 39 054 121 482, tlj sauf lundi 8h30-12h30 et 17h-19h, le samedi 8h30-19h00, dimanche et jours fériés 10h-19h. Catalogue édité par De Agostini Rizzoli Periodici, 121 p., 25 euros.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°162 du 10 janvier 2003, avec le titre suivant : Les Guerchin retrouvés

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