Profession

Concepteur d’expositions

Le Journal des Arts

Le 24 janvier 2003 - 714 mots

Dans le cadre de notre rubrique consacrée à un métier de la culture, nous vous invitons cette quinzaine à découvrir celui de concepteur d’expositions.

Si, dans les musées des beaux-arts, l’organisation des expositions reste de la compétence des conservateurs, certaines institutions – des musées de sciences et de société pour la plupart – ont depuis quelques années recours aux services de responsables spécialisés dans la conception et la réalisation d’expositions. “Il s’agit d’un métier très protéiforme et en cours de professionnalisation”, explique Camille Pisani, responsable des expositions au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en physique nucléaire et auteur d’une thèse en pédagogie des sciences, cette spécialiste de la conception d’expositions s’est essentiellement formée au fil de ses expériences professionnelles (elle a été assistante du directeur des expositions permanentes, conceptrice d’expositions temporaires puis responsable de l’animation à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, avant d’être en charge des expositions à la Grande Galerie de l’évolution). Sa formation, plutôt atypique, n’a rien de surprenant dans un secteur où cohabitent les profils les plus variés (conservateurs, enseignants-chercheurs, attachés de conservation, ingénieurs…) et où primait jusqu’ici le parcours personnel des postulants, faute de filières universitaires adaptées. Le développement récent de formations spécialisées (lire l’encadré), à la croisée de la communication et des musées, devrait progressivement faire évoluer le recrutement.

Des compétences multiples
Titulaire de la fonction publique, contractuel ou en mission ponctuelle, le concepteur participe à toutes les étapes de la réalisation d’une exposition. Il donne son avis sur les sujets proposés par la direction puis, une fois le thème définitivement retenu, en examine et en définit toutes les facettes. Pour ce faire, il peut, comme Martine Millet, responsable des expositions au Muséum d’histoire naturelle de Lyon, constituer un comité scientifique. “Pour notre exposition en cours de préparation sur le thème du camouflage, explique-t-elle, nous avons par exemple sollicité un militaire, un policier et un psychologue, auxquels ont été confiées l’élaboration d’études spécifiques.” Travaillant toujours en équipe, le concepteur reste cependant le seul maître à bord. Il décide, avec l’aide du responsable des collections, des œuvres à présenter, et coordonne l’ensemble des intervenants concernés par la réalisation : il supervise notamment la création éventuelle de nouveaux supports (audiovisuels, maquettes animées, dispositifs interactifs, etc.) et donne au scénographe des indications précises sur le parcours de visite. Chef de projet, il assure également le suivi des expositions, la gestion des budgets et des délais. Le concepteur doit par ailleurs veiller à la pluralité des thèmes abordés et des approches muséographiques, afin d’attirer un public varié. “Nous cherchons à privilégier à chaque fois une approche particulière, confie Martine Millet. À titre d’exemple, la muséographie des ‘Inuit’ est plutôt didactique, tandis que celle de ‘Jardins d’hiver’, une exposition d’agrément, joue sur le spectaculaire et la poésie.” Autre aspect du métier : l’évaluation quantitative et qualitative de certaines expositions, qui fournit aux concepteurs des indications précieuses sur les attentes des visiteurs, et leur permet ainsi d’améliorer leur travail. “Notre profession, conclut Camille Pisani, est à la convergence de nombreux savoir-faire et compétences. C’est le plus beau métier du monde...”

Les principaux lieux de formation

Nous vous proposons ci-dessous une liste non exhaustive. Pour plus d’informations, se reporter aux Chroniques de l’Afaa, n° 30, “Musées et expositions, métiers et formations en 2001”?. - AVIGNON : université d’Avignon et des pays du Vaucluse, en partenariat avec l’université de Saint-Étienne, DEA muséologie. - DIJON : université de Bourgogne-Institut universitaire professionnalisé, DESS action artistique, politiques culturelles et muséologie. - GRENOBLE : École du Magasin-Centre national d’art contemporain de Grenoble, formation (post-2e cycle) aux métiers de l’exposition en art contemporain. - LYON : université de Lyon-II, DESS développement culturel et gestion de projet ; université de Lyon-III, DESS muséologie et nouveaux médias. - PARIS : École du Louvre, deuxième cycle de muséologie ; Muséum national d’histoire naturelle, DEA muséologie, sciences et sociétés ; université de Paris-I, maîtrise conception et mise en œuvre de projet culturel ; université de Paris-III, DESS gestion de projet culturel ; université de Paris-XIII, DESS conception-réalisation d’expositions à caractère scientifique et technique. - RENNES : université de Rennes-II, MST métiers de l’exposition. - ROUEN : université de Rouen, maîtrise conception et mise en œuvre de projets culturels. - STRASBOURG : université de Strasbourg, DESS communication scientifique et technique.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°163 du 24 janvier 2003, avec le titre suivant : Concepteur d’expositions

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