Pleins feux sur les tableaux de verre

Le vitrail, vedette d’une vente à Drouot, revient peu à peu à la mode

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 24 janvier 2003 - 561 mots

Un ensemble de deux cents vitraux sera dispersé le 5 février à Drouot-Richelieu sous la houlette d’Olivier Rieunier assisté de l’expert François de Lavaissière. Ce rendez-vous bi-annuel bien connu des collectionneurs de verrerie médiévale et des amateurs d’Art nouveau promet quelques idées de décoration originale à moindre coût.

PARIS - Le vitrail ancien et moderne sera à l’honneur le 5 février à Drouot. Pour l’occasion, les rouges des cimaises de la salle 10 seront voilés de tentures blanches, et un éclairage adéquat sera spécifiquement mis en place pour que les visiteurs puissent apprécier le dessin et les coloris de ces parures de verre. Habituellement, l’intérêt des acheteurs se porte sur deux périodes historiques : d’une part, les créations européennes civiles des XVIe et XVIIe siècles, d’autre part, les vitraux aux motifs Art nouveau utilisés à des fins décoratives. “En intérieur ou en extérieur, panneaux et coupoles aux dimensions importantes sont plus facilement installés dans des lofts, mais aussi pour une salle de bains, pour un jardin d’hiver, en guise de fausse fenêtre ou autour d’une piscine ;  encore, un dôme remis à plat peut faire un magnifique plafonnier”, rapporte l’expert François de Lavaissière. Il y a justement quelques beaux spécimens dans cette vente spécialisée qui comprend environ 200 lots toutes époques confondues.
Une rare coupole au décor polychrome de cornes d’abondance, rinceaux et grappes de raisins, de 4 x 4 x 0,70 m, estimée 21 000 à 31 000 euros, est la vedette de la vacation. Provenant de l’ancien Café du commerce à Saumur, elle est attribuée à l’atelier Lobin à Tours, qui fut actif de 1853 à 1898. Il s’agit probablement d’un travail vers 1880 du maître verrier Lucien Léopold, élève de Flandrin. Entre autres pièces Art nouveau figure aussi un dôme en vitrail polychrome à décor de volutes, rinceaux et arabesques de feuilles d’acanthe, aux dimensions plus modestes de 1,33 x 1,29 x 0,95 m, également attribué à l’atelier tourangeau vers 1880 et estimé environ 5 000 euros. Deux rares lots de trois grandes verrières polychromes, de 3,35 x 0,62 m, présentant une ornementation de fleurs de lys stylisées, cabochons, rinceaux, volutes, pommiers et poiriers, sont proposés pour 8 000 euros chaque ensemble. Les prix des vitraux Art nouveau “dans leur jus” (c’est-à-dire avec les restaurations nécessaires mais sans éléments modernes de remplacement) sont très raisonnables. “Ils sont, selon l’expert, complètement sous-cotés, alors que ce sont des pièces relativement rares”.
Il n’est pas non plus nécessaire de dépenser des fortunes pour acquérir un rondel du XVIe ou du XVIIe siècle en grisaille et jaune d’argent (et parfois émaux) dont les collectionneurs apprécient la qualité de la gravure. Entre 300 et 2 200 euros, la vente offre un large choix de sujets : La Résurrection du Christ d’après Rubens, Saint Michel combattant le dragon de l’Apocalypse, Caïn et Abel, une Scène galante dans un jardin médiéval, Le Bon Pasteur, une scène de port, ou encore un vitrail rectangulaire montrant un roi et son armée devant une cité qui brûle. Une fois encastrés dans un caisson lumineux (comptez moins de 500 euros sa fabrication chez un maître verrier), ils deviennent de véritables tableaux rayonnants.

VITRAUX ANCIENS ET MODERNES

5 février, Drouot-Richelieu, salle 10, Rieunier & associés, tél. 01 47 70 32 32, expert François de Lavaissière, tél. 01 47 04 81 17. Exposition le 4 février 11h-18h et le 5 février 11h-12h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°163 du 24 janvier 2003, avec le titre suivant : Pleins feux sur les tableaux de verre

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