Bas les masques - Visages de l’Amérique ancienne à Paris

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 février 2003 - 430 mots

Le 5 mars à Drouot-Richelieu, la SVV Binoche propose un riche éventail d’objets de la Mésoamérique. Parmi quelque 150 lots, les légendaires masques du Mexique sont particulièrement attendus.

PARIS - Provenant de plusieurs belles collections européennes, dont celle de Berjonneau, et aussi de l’ancienne collection Christian Dior, les 150 lots de la vacation d’art précolombien du 5 mars à Drouot-Richelieu, organisée par la SVV Binoche et l’expert Jacques Blazy, sont véritablement une manne pour les amateurs, dans un marché difficile à approvisionner et où le taux de rotation des objets est plus faible qu’ailleurs. Les masques mexicains  demeurent très convoités. On remarquera tout spécialement le lot 128, un masque funéraire en pierre dure datant de l’apogée de la civilisation mexicaine teotihuacán (450-650 ap. J.-C.) : la sculpture de 18,8 cm, de forme épurée, arbore de courtes oreilles rectangulaires percées, et montre des yeux ovales couverts d’épaisses paupières mi-closes, un menton fuyant et une bouche entrouverte aux lèvres finement ourlées. Ce masque est de bonne provenance : la galerie parisienne Mermoz l’a vendu en 1982. Il est estimé 65 000 euros. Le clou de la vente demeure un rare exemplaire de masque olmèque de la région de Veracruz au Mexique oriental, datant de 1 000-500 av. J.-C. et estimé 200 000 euros. En jadéite verte à la surface finement patinée et parcourue de brillances faites de mica, il est sculpté dans un arrondi représentatif du type olmèque qui associe la morphologie faciale du jaguar à celle d’un bébé pour former un homme-jaguar, omniprésent dans l’art olmèque. “Il est à prévoir que les cinq masques teotihuacán ainsi que le modèle olmèque dépassent leur estimation”, pressent Jacques Blazy.
Les collectionneurs apprécieront par ailleurs une hache cérémonielle dite “hacha” en pierre dure, de culture Veracruz au Mexique (550-950 ap. J.-C.), figurant une hémiplégie faciale, une forme rare que le chaman était capable de prendre lors d’un état extatique. La sculpture de 15 cm, qui vient de la galerie Mermoz, est estimée 35 000 euros. Côté céramique, une série de coupes narino en terre cuite du sud de la Colombie (850-1 500 ap. J.-C.) “au dessin d’un modernisme absolu, aux étonnants décors géométriques ou ornées d’animaux et d’hommes stylisés, et dans un état de conservation remarquable”, reste pour l’expert, “très accessible”. Comptez entre 250 et 1 200 euros l’unité. Quelques bijoux de Colombie et du Costa Rica, dûment authentifés , clôtureront la vente.

ART PRÉCOLOMBIEN

Le 5 mars, Drouot-Richelieu, SVV Binoche, tél. 01 47 42 78 01, expert Jacques Blazy, tél. 01 43 35 28 05. Exposition : le 4 mars, 11h-18h, le 5 mars, 11h-12h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°165 du 21 février 2003, avec le titre suivant : Bas les masques - Visages de l’Amérique ancienne à Paris

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