Fondation

Merz s’offre une fondation

Ses œuvres seront accueillies dans un bâtiment industriel à Turin

Par Alessandro Martini · Le Journal des Arts

Le 21 février 2003 - 562 mots

Turin verra en 2004 l’inauguration de la Fondation Mario et Marisa Merz. Un ancien bâtiment industriel des années 1930 accueillera les collections, proposera des expositions temporaires, et offrira un centre d’études ainsi que des archives.

TURIN - La capitale du Piémont ne peut plus se passer de Mario Merz. Après l’inauguration de la fontaine “igloo”, et l’allumage des néons rouges de la suite de Fibonacci – qui, depuis l’an 2000, illuminent l’audacieuse voûte de la Mole Antonelliana dans le cadre de “Lumières d’artistes” –, la ville de Turin s’offre une fondation “Mario & Marisa Merz”. Le bâtiment élu, datant des années 1930, est une ancienne centrale thermique située au cœur du quartier San Paolo, symbole de la culture ouvrière turinoise, dans une zone autrefois occupée par les locaux de Lancia et aujourd’hui en pleine reconversion post-industrielle. Beatrice Merz, fille de l’artiste et présidente de la fondation créée en 1999, souhaite faire de cet édifice un lieu de “mémoire d’une forte identité industrielle, et une structure innovante tant sur le plan artistique qu’architectural.” À la fois “observatoire de la recherche et de la production des avant-gardes les plus intéressantes, à travers la promotion et l’organisation d’expositions, mais aussi grâce aux publications, à la librairie, aux rencontres et aux initiatives interdisciplinaires, cet espace, poursuit la présidente, sera doté d’une grande flexibilité”. L’architecte Paola Goffi, membre du conseil d’administration de la fondation aux côtés de Béatrice Merz et de Stefano Ponchia, est responsable du projet de restauration et de conservation de l’édifice ; Mario et Marisa Merz interviendront au niveau artistique ainsi que sur le design de la structure et de certaines parties fonctionnelles du bâtiment, des sols au “jardin” donnant sur la via Limone. Le projet de conversion de l’usine en musée devrait s’articuler comme suit : une sélection de la collection permanente occupera sur environ 400 m2 les deux grandes vasques qui renfermaient autrefois les turbines. La grande partie couverte de l’édifice, vaste “galerie” de près de 1 400 m2, est destinée aux expositions temporaires et à une autre sélection de la collection. Les deux étages qui la surmontent, ouverts sur le grand espace d’exposition, accueilleront les bureaux et les espaces publics – cafétéria, librairie, boutique, et ateliers pédagogiques. Les dépôts et salles techniques se trouveront au sous-sol, sur 2 000 m2. La fondation aura également droit à son comité scientifique, qui sera un “garant de la qualité et un stimulant” pour la programmation du centre, selon Beatrice Merz. Vicente Todoli, le directeur de la Tate Modern de Londres, en fait d’ores et déjà partie. Autre avantage, le centre d’études permettra à la fondation d’être un lieu d’organisation, de gestion et d’étude des archives d’artistes contemporains. Une intervention complexe sur le travail de Mario et Marisa Merz est d’ailleurs presque terminée : environ 1 500 œuvres sont aujourd’hui répertoriées informatiquement. Toujours en attente d’une aide de l’Union européenne, la fondation compte déjà sur la contribution de la région du Piémont et de la municipalité de Turin, qui est propriétaire de la zone donnée en concession pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Ce projet complexe verra le jour en 2004 grâce au désormais inévitable financement du secteur privé, qui vient compléter l’aide publique. Les entreprises et certaines institutions présentes sur place, de la Galeria Civica d’Arte Moderna et Contemporanea à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo, voisine, travailleront main dans la main avec la fondation.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°165 du 21 février 2003, avec le titre suivant : Merz s’offre une fondation

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