Les tribulations d’un Milanais en Chine

Le Journal des Arts

Le 11 décembre 2007 - 210 mots

Fascinant destin que celui du jésuite Giuseppe Castiglione, né à Milan en 1688, qui fait son apprentissage religieux et artistique à Gênes avant de s’embarquer pour la Chine en 1715. Il ne reviendra jamais en Europe et meurt à Pékin en 1766, après plus de cinquante ans passés au service de trois empereurs en tant que peintre de cour. Si Castiglione avait parfaitement intégré les codes de la représentation classique avant son arrivée dans l’empire du Milieu, il s’initie ensuite rapidement aux techniques de la peinture chinoise. C’est dans ce cadre strict qu’il exercera dès lors son art, non sans y apporter de subtiles modifications. Ses peintures en rouleau, réalisées à l’encre et sur soie, sont ainsi empreintes d’un discret sens de la perspective et d’un traitement de la lumière inconnus dans la tradition canonique de la peinture chinoise. Ses travaux d’architecte réalisent une autre hybridation entre formes européennes et asiatiques. Les analyses rigoureuses et la richesse des textes de l’ouvrage de Giuseppe Castiglione, peintre et architecte à la cour de Chine rendent justice à cet art « métis », selon les termes de Michèle Pirazzoli-T’Serstevens, auteure de cette monographie.

Giuseppe Castiglione (1688-1766). Peintre et architecte à la cour de Chine, Michèle Pirazzoli-T’Serstevens, éd. Thalia, 2007, 258 p., 59 euros, ISBN 978-2-35278-026-7.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°271 du 14 décembre 2007, avec le titre suivant : Les tribulations d’un Milanais en Chine

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