Profession

Conservateur de musée

Le Journal des Arts

Le 16 mai 2003 - 707 mots

Dans le cadre de notre rubrique consacrée à un métier de la culture, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir celui de conservateur de musée.

Si, il y a encore une dizaine d’années, les conservateurs de musée étaient définis comme des scientifiques chargés d’étudier, de mettre en valeur et de faire connaître les collections, le métier est aujourd’hui devenu mixte. “Les conservateurs ont désormais non seulement des responsabilités scientifiques, mais aussi des compétences en matière de gestion et d’administration. Ils doivent pouvoir diriger une équipe, établir et gérer un budget, trouver des mécènes et faire venir de nouveaux publics dans l’enceinte du musée”, explique Geneviève Gallot, directrice de l’Institut national du patrimoine (INP). Regroupant depuis 2001 l’Institut de formation des restaurateurs d’œuvres d’art (Ifroa) et l’École nationale du patrimoine (ÉNP), l’INP a notamment pour mission le recrutement et la formation des conservateurs du patrimoine. Ce corps de fonctionnaires n’existe que depuis le 16 mai 1990, date qui a vu la création de l’ÉNP et la mise en place d’une importante réforme statutaire pour les conservateurs (décret n° 90-406). Ces derniers étaient auparavant regroupés par domaine, séparés dans des corps de fonctionnaires différents et recrutés par concours distincts. Un seul concours, toutes spécialités confondues hors archives (archéologie, monuments historiques, musées, inventaire, patrimoine scientifique, technique et naturel) permet désormais de sélectionner les conservateurs d’État ainsi que, depuis peu, ceux relevant de la Ville de Paris et de la fonction publique territoriale (1).
Requérant un niveau bac 4 et de solides connaissances en histoire, histoire de l’art, histoire des civilisations ou langues étrangères, il est réputé pour sa difficulté. Une préparation préalable dans des établissements tels que l’École du Louvre à Paris, les universités Paris-I, Paris-IV et Paris-X ou celle de Lille-III (lire l’encadré), est donc vivement conseillée.

À la fois scientifique et gestionnaire
À l’issue d’une formation de dix-huit mois, les fonctionnaires stagiaires de l’État et de la Ville de Paris sont automatiquement titularisés. Moins chanceux, leurs camarades des collectivités territoriales sont inscrits sur une liste d’aptitude valable pendant trois ans. Si, au terme de cette période, ils n’ont été recrutés par aucun établissement relevant d’une collectivité, ils perdent le bénéfice du concours.
Une fois en place, le conservateur de musée, soumis au quotidien à des problèmes de gestion, doit veiller à maintenir un juste équilibre entre la dimension administrative et scientifique du métier. “Alors que le conservateur adjoint a généralement les mains libres pour organiser des expositions ou rédiger des articles, le chef d’un établissement, accaparé par les problèmes liés au fonctionnement de sa maison, doit parfois consacrer ses soirées et ses vacances au travail proprement scientifique”, souligne Bruno Gaudichon, qui dirige une équipe de quatre-vingts personnes au Musée d’art et d’industrie de Roubaix.
À la tête du musée depuis 1990, il insiste sur la nécessité de rester en contact avec le milieu scientifique, de maintenir de bonnes relations avec les élus locaux et de travailler en réseau. Les expositions itinérantes, fruit de la collaboration de plusieurs musées, permettent par exemple d’organiser à moindre coût des événements prestigieux. Ainsi de “Raoul Dufy, du motif à la couleur”, qui quittera prochainement les cimaises du Musée Malraux au Havre pour rejoindre celles du Musée de Roubaix.
Chaque année, le métier attire quelque mille candidats. Une dizaine seulement, voire moins, étaient admis par sessions au concours  dans les années 1990. Ils sont aujourd’hui une trentaine.

(1) Deux exceptions sont cependant à noter : les monuments historiques (concours État seulement) et le patrimoine scientifique, technique et naturel (concours territorial uniquement).

Pour en savoir plus

Les établissements préparant au concours : l’École du Louvre à Paris, tél. 01 55 35 18 35, www.ecoledulouvre.fr ; les universités Paris-I (Panthéon-Sorbonne), Paris-IV (Sorbonne) et Paris-X (Nanterre), tél. 01 53 73 71 34 ; l’université de Lille-III, tél. 03 20 41 62 76/77. Les lieux où s’informer sur le concours et la carrière des conservateurs : l’Institut national du patrimoine (INP) à Paris, tél. 01 44 41 16 41, www.inp.fr ; le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) à Paris, tél. 01 55 27 41 61 (département du concours) ou tél. 01 55 27 44 00 (direction des ressources humaines), www.cnfpt.fr ; le ministère de la Culture et de la Communication, tél. 01 40 15 80 43.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : Conservateur de musée

Tous les articles dans Campus

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque