Italie : retour au centralisme

Le Journal des Arts

Le 16 mai 2003 - 362 mots

Alors que la France s’engage dans une nouvelle étape de la décentralisation, le ministère italien des Biens culturels va bientôt subir une restructuration totale, faisant la part belle à la centralisation. Deux représentants des Régions ont déjà démissionné d’une commission du ministère en signe de protestation contre ce projet du gouvernement. Ce dernier est accusé de contourner le titre V de la Constitution, qui transfère la gestion des biens culturels aux Régions.

ROME - Pour Giuliano Urbani, ministre des Biens culturels, son ministère est sur le point de subir une réorganisation “de A à Z”. Ce nouveau projet de centralisation, intitulé “La Loggia”, constitue pour beaucoup une dérive gouvernementale inacceptable, attribuée par certains aux conseillers du ministre, Luis Godard, Antonio Paolucci et Salvatore Settis.
Inquiet de ce projet, le président de la Conférence des Régions, Enzo Ghigo, s’est entretenu avec Giuliano Urbani sans parvenir à aboutir à un accord. Depuis, les relations entre le gouvernement et les représentants des organismes locaux sont particulièrement tendues. Les Régions, les Provinces et les Communes sont révoltées par le projet “La Loggia”, qui prévoit d’attribuer au gouvernement la gestion des biens culturels d’“intérêt national”. Cette nouvelle orientation conduirait aussi à une diminution des pouvoirs des investisseurs privés dans les conseils d’administration des institutions culturelles, et s’éloignerait ainsi des modèles de fondations créées pour le Musée Égyptien de Turin et les Offices à Florence, qui devaient être emblématiques d’une future autonomie muséale, avec une participation mixte publique et privée.

Une nouvelle organisation
Mais cette réforme est surtout l’occasion d’une modification du précédent texte régissant l’organisation des ministères, exception faite de la division du ministère des Biens culturels en départements et de l’attribution aux Surintendants régionaux de responsabilités dans la gestion du budget et du personnel de la Culture. Le ministère disposera d’une direction composée de douze personnes issues de ses quatre départements. Le premier d’entre eux remplacera l’actuel Secrétariat général et aura en charge les ressources humaines, la formation et la communication. Le second, le département des Arts, gèrera les différentes directions, de l’archéologie aux biens artistiques, historiques ou architecturaux. Le troisième s’occupera des archives et des bibliothèques, et le quatrième du spectacle et du sport.

La rédaction

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : Italie : retour au centralisme

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