Profession

Jardinier, le bonheur est dans le pré

Le Journal des Arts

Le 27 juin 2003 - 592 mots

Dans le cadre de notre rubrique consacrée à un métier de la culture, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir celui de jardinier.

“Les gens se font encore une idée simpliste de notre métier, voire nous imaginent avec un chapeau de paille, un râteau et une brouette”, s’amuse Claude Bichon, jardinier en chef au château de Talcy (Loir-et-Cher). Cette image réductrice tend cependant aujourd’hui à disparaître, grâce à l’intégration de la profession, en 1991, dans les “métiers d’art” (spécialité “végétaux”), mais aussi à la multiplication des actions de sensibilisation en direction du public, à l’image de “Monum vert” ou du tout récent “Rendez-vous aux jardins” (lire JdA n° 171, 16 mai 2003).

Un métier multiforme
Complexe et diversifié, ce métier requiert des connaissances scientifiques (en physique-chimie, biologie animale et végétale, science du sol), botaniques (physiologie des plantes), une bonne maîtrise du latin (pour la nomenclature des végétaux), ainsi que des compétences en gestion. Responsable d’une équipe de quatre personnes à Talcy, Claude Bichon s’occupe de la taille des arbres fruitiers, de la surveillance et de l’entretien des plantes, mais aussi de la gestion des crédits de fonctionnement, de la prévision des crédits d’investissement ou de la planification des travaux à effectuer. “Plutôt que d’intervenir en situation d’urgence, nous essayons de prévoir la durée de vie des arbres et leur remplacement, en établissant des programmes pluriannuels. Cela permet de conserver un jardin sans le défigurer”, explique le jardinier.
Des aptitudes pédagogiques sont également bienvenues, notamment pour les deux cent soixante jardiniers d’art dépendant du ministère de la Culture. L’une de leurs missions est en effet d’aller à la rencontre du public et de faire découvrir la spécificité et la richesse de leur jardin. “Il s’agit d’un métier très vaste, qui offre de nombreux débouchés”, souligne Claude Bichon.
Ainsi un jardinier peut-il mettre ses talents au service de collectivités territoriales, propriétaires de domaines privés, entreprises d’entretien d’espaces verts ou des Monuments historiques (qui proposent cependant très peu de postes). Il peut s’orienter vers l’entretien ou la création de jardins contemporains, la nature et l’environnement (parcs naturels régionaux, Office national des forêts), la culture en serre ou l’étude du paysage (lire l’encadré).
Mais il n’y a de bon jardinier que polyvalent. “Connaître les différents aspects du métier est indispensable, affirme Patrice Gagé, jardinier en chef du domaine des Tuileries et du Palais-Royal. Il faut à la fois connaître les végétaux, le sol, la climatologie, s’intéresser à l’histoire des jardins et à leurs différents styles (surtout si l’on travaille dans un domaine historique). Et il est nécessaire de pouvoir concevoir une belle décoration florale.” En bref, cultiver et se cultiver...

Les écoles et conservatoires

- École du Breuil, Route de la Ferme, Bois de Vincennes, 75012 Paris, tél. 01 53 66 14 00 ; - École nationale supérieure du paysage de Versailles (ÉNSP), Le potager du Roi, 4 rue Hardy, 78009 Versailles Cedex, tél. 01 39 24 62 00 ; - École supérieure d’architecture des jardins de Paris (ÉSAJ), 49 rue de Bagnolet, 75002 Paris, tél. 01 43 71 28 53 ; - École d’architecture et de paysage de Bordeaux, Domaine de Raba, 33405 Talence, tél. 05 57 35 11 00 ; - École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois (ÉNSNP), 5-7 rue des Grands-Champs, 41029 Blois Cedex, tél. 02 54 78 37 00 ; - Institut national d’horticulture d’Angers (INH), 2 rue Le Nôtre, 49045 Angers Cedex 01, tél. 02 41 22 54 54 ; - Conservatoire international des parcs et jardins et du paysage, 41150 Chaumont-sur-Loire, tél. 02 54 20 99 22.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Jardinier, le bonheur est dans le pré

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