Le feulement du trait

La galerie Antoine Laurentin expose les dessins du fauve Marquet

Le Journal des Arts

Le 27 juin 2003 - 321 mots

La galerie Antoine Laurentin expose jusqu’au 11 juillet un ensemble de dessins d’Albert Marquet. La présentation exalte le trait simple et délié d’un éminent coloriste qui voyait dans le noir et blanc les extrémités de la couleur.

PARIS - À l’encre, au crayon ou au fusain, les dessins d’Albert Marquet (1875-1947) délivrent la même spontanéité que ses toiles. Moins connu, son œuvre graphique est pourtant indissociable de sa peinture, l’artiste accolait d’ailleurs lui-même tableaux et dessins dans ses expositions. “Il me semble que ces œuvres sont la transcription en dessin de la peinture fauve, explique le galeriste Antoine Laurentin. Le propos [développé ici] est issu d’une exposition qui s’est tenue à Marseille l’an dernier et que j’ai voulu reprendre ici.” Aussi le marchand a-t-il sélectionné et acquis auprès des descendants de l’artiste une soixantaine de dessins qui permettent la constitution de plusieurs ensembles thématiques. La majorité des pièces ont été réalisées entre 1900 et 1910 et reste donc contemporaine du mouvement fauve. Leur prix de vente varie de 3 000 à 7 000 euros. Les paysages parisiens et les scènes de rue comme L’Homme marchand, saisi d’un unique trait de pinceau, sont au nombre des thèmes favoris de l’artiste. Plusieurs portraits sont également présentés, qui figent les amis peintres de Marquet dans une attitude et d’une manière qui semblent s’adapter aux personnalités des modèles. Ainsi le discret et élégant Bonnard est-il croqué d’une plume fine tandis qu’un trait épais d’encre noire est préféré pour figurer Matisse. Quatre autoportraits montrent l’évolution du regard de l’artiste, qui s’orientera de plus en plus, au fil de sa carrière, vers l’imprécision et l’esquisse... Quelques nus et scènes érotiques sont aussi visibles, ainsi qu’un bel ensemble de dessins réalisés en 1922 lors du premier voyage du peintre en Algérie.

ALBERT MARQUET, L’INTELLIGENCE DU TRAIT

Jusqu’au 11 juillet, galerie Laurentin, 65 rue Sainte-Anne, 75002 Paris, tél. 01 42 97 43 42, du lundi au vendredi 10h30-13h 14h-19h, www.galerie-laurentin.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Le feulement du trait

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