Concorde sur l’image

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 27 juin 2003 - 455 mots

En annonçant en octobre 2002 la transformation du Jeu de paume en Galerie nationale de l’image et de la photographie, le ministère de la Culture entendait offrir une nouvelle visibilité à la politique de l’État dans ce domaine. La nomination de Régis Durand signe le choix de l’ouverture.

PARIS - Depuis l’an dernier, la mission de préfiguration de la Galerie nationale du Jeu de paume “nouvelle formule”, consacrée à l’image et à la photographie, était restée silencieuse. Il devenait pourtant urgent de nommer un responsable à la tête d’un établissement dont l’ouverture est prévue pour juin 2004. C’est chose faite. Régis Durand, actuel directeur du Centre national de la photographie (CNP), aura tout juste un an pour affiner son programme. La solution serait-elle donc celle de la continuité ? Jusqu’à un certain point. “Le lieu est plus grand, la mission est élargie, nous a confié Régis Durand. Il s’agit d’ouvrir le champ, d’avoir accès à la photographie ancienne, mais aussi de profiter de plus de place pour la vidéo et le cinéma.” “La nomination de Régis Durand ne signifie pas que le Jeu de paume représente un simple transfert des activités du CNP vers la place de la Concorde, tient d’ailleurs à préciser Martin Bethenod, délégué aux Arts plastiques. C’est la reconnaissance du travail qu’il a conduit au CNP, mais aussi au Printemps de Cahors, ou à travers ses écrits, et la confiance dans sa capacité à concevoir, avec toute la finesse et l’intelligence qu’on lui connaît, un projet spécifique, nouveau, pour une institution nouvelle.”
De manière théorique et pratique, Régis Durand a su ouvrir le strict domaine de la photographie aux problématiques de l’image et de l’art contemporain, tout en s’appuyant sur diverses personnalités. Une méthode qu’il est invité à poursuivre dans le cadre du prochain établissement public. “La structure sera assez simple, explique l’intéressé. Mais l’idée est d’avoir une véritable souplesse en collaborant et en faisant appel à des personnes extérieures.” Ses orientations seront précisées à la rentrée, tout comme la solution envisagée pour relever les missions actuelles du Jeu de paume, dont la programmation est tournée vers les artistes vivants confirmés. Autre inconnue, les salles d’expositions de l’hôtel de Sully, qui devaient originellement être rattachées à la nouvelle institution, ne semblent plus être dans son giron direct. “Ces sujets feront l’objet d’une communication du ministre à l’automne, qui concernera plus généralement ses arbitrages quant à la redistribution de la cartographie parisienne des lieux de l’art contemporain, note Martin Bethenod. Ce que l’on peut en dire aujourd’hui, c’est que, d’une part, les missions à l’égard des artistes vivants confirmés continueront d’être assumées, selon des modalités nouvelles, d’autre part, le Jeu de paume aura vocation à programmer dans ses murs et hors ses murs.”

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Concorde sur l’image

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