Art Paris mise sur les modernes

En cinq ans, le salon a su trouver son public

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 26 septembre 2003 - 518 mots

Cinq ans après sa création, Art Paris continue d’attirer un large panel d’exposants et de visiteurs en jouant sur la diversité des approches et des publics de la création moderne et contemporaine. Au détour, la foire ne s’interdit pas des stands de niveau international.

Depuis sa création en 1998, Art Paris se rêve comme une alternative au réseau des grandes foires internationales. Souhaité comme plus proche, plus local, le salon est d’abord plus modeste. Sa localisation dans le Carrousel du Louvre l’y oblige. Seulement quatre-vingt-cinq galeries y trouvent place, même si le fort taux de renouvellement (un tiers chaque année) prouve le niveau de la demande pour l’événement. Bien sûr, parmi les galeries participantes, certaines, dont la Parisienne Durand-Dessert (avec des œuvres de Balthasar Burckhardt, Alan Charlton ou encore Pino Pascali) ou d’autres, étrangères, spécialisées dans le secteur moderne comme Annette Birch (Copenhague), ne détonneraient pas dans les allées de la FIAC. Elles y sont d’ailleurs passées. Mais Art Paris semble avoir renoncé ou échoué dans sa concurrence avec la FIAC, cultivant finalement sa différence en s’appuyant sur la diversité des approches et des publics de l’art contemporain. Son point fort, le secteur moderne. Les allées accueillent des enseignes comme la galerie Maeght (Paris), la Gallery Lasés (Paris) – qui vient avec des travaux d’Appel, de Corbeille, Atlan, Hartung –, ou la galerie anversoise Jorg Hasenbach, qui propose des œuvres de Picasso, Dubuffet mais aussi Donald Judd. Parmi les nouveaux exposants, l’Espace Carole Brimaud (Paris) annonce, lui, une monographie d’André Masson. Cette année encore, c’est donc l’éclectisme qui prévaut.
Stéphane Jacob (Paris) expose des artistes australiens occidentaux ou aborigènes, et la galerie Gana Beaubourg (Paris) un échantillon de la production contemporaine coréenne. Parmi les tendances signalées, notons celle géographique, avec une forte représentation des galeries parisiennes de la rive Gauche, venues en nombre et dans tous les secteurs. La galerie Arnoux (Paris) se signale par un accrochage consacré à l’abstraction des années 1950 et Berthet-Aittouarès (Paris) propose, outre des toiles de Barceló et Charlotte de Maupeou, des photographies de Mario Giacomelli. Si Jacob 1 offre un stand résolument contemporain avec les œuvres de Régis Rizzo et de Caroline Lejeune, la Galerie Seine 51 a choisi de mêler les pistolets de Philippe Perrin aux dessins d’Otto Muehl, tandis que la Galerie Rive Gauche est venue avec un ensemble important de travaux pop et de Nouveaux Réalistes (Warhol, Wesselman, Hains, Nikki de Saint Phalle, Villeglé, Rosenquist...), tout comme Art K (Paris), qui rendra à cette occasion un hommage à Pierre Restany. Mouvement né dans les années 1960, la figuration narrative connaît un succès toujours vif, au vu des nombreuses œuvres du mouvement proposés ici. Des travaux d’Adami, Erró, Klasen, Monory, Rancillac, Schlosser et Télémaque sont exposés à la Pop Galerie-Laurent Strouk (Antibes) mais aussi par la galerie Salvador (Paris), tandis que Sonia Zannettacci (Genève) consacre son espace à Peter Stämpfli.

ART PARIS

Foire d’art moderne et contemporain, du 26 au 29 septembre, Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, Paris, vendredi et dimanche 11h-20h, samedi 11h-22h, lundi 11h-19h, journée professionnelle sur invitation le 25 septembre, tél. 01 43 16 48 41, www.artparis.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°177 du 26 septembre 2003, avec le titre suivant : Art Paris mise sur les modernes

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