Profession

Objectif : photographe d’œuvres d’art

Par LeJournaldesArts.fr · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 2003 - 526 mots

Dans le cadre de notre rubrique consacrée à un métier de la culture, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir celui de photographe d’œuvres d’art.

Bien qu’il n’existe encore aucune formation spécifique pour la prise de vue d’œuvres d’art, nombreux sont les photographes aujourd’hui spécialisés dans ce domaine, à l’exemple d’André Morin, de Marc Domage ou de Florian Kleinefenn. Autodidactes ou issus d’une école de photographie (voir l’encadré ci-dessous), ils mettent leur passion pour la photo et les beaux-arts au service de sociétés d’édition, d’agences photographiques (Bridgeman Giraudon, Tutti, Scala, AKG, Dagli Orti, Museum Images, la Réunion des Musées Nationaux…), de maisons de ventes aux enchères, de centres d’art ou de musées. Ces derniers, tels Orsay et le Centre Pompidou, disposent parfois de leur propre service photographique. Composé de onze personnes (cinq sont chargées des prises de vue, six du laboratoire), celui de Beaubourg est particulièrement important. “Chacun de nos photographes a une spécialité – la sculpture, la peinture, la scénographie... –, ce qui n’empêche pas une certaine polyvalence”, explique Guy Carrard, le responsable du laboratoire. Depuis la prise de vue des nouvelles acquisitions jusqu’à celle des œuvres exposées temporairement, en passant par la couverture de tous les événements du Centre (inaugurations, accueil de personnalités, spectacles vivants), leurs missions sont vastes. “La principale difficulté est de parvenir à restituer une œuvre le plus fidèlement possible”, ajoute le professionnel. Une tâche plus malaisée qu’il n’y paraît. Certains tableaux sont en effet impossibles à décadrer ou présentent des reflets – l’éclairage joue alors un rôle primordial –, et certaines couleurs (comme le jaune et l’orangé) se révèlent particulièrement difficiles à reproduire avec les colorants argentiques. Grâce au numérique, qui permet de retravailler les couleurs, ces problèmes tendent aujourd’hui à disparaître. “D’ici trois ans, l’argentique sera marginalisé, prédit Guy Carrard. La maîtrise des outils informatiques et de logiciels tels que Photoshop devient dès lors une nécessité.”

Photographe indépendant, Gérard Rondeau s’attache pour sa part au côté intrigant, caché ou étonnant des lieux et des œuvres d’art. Chargé par la RMN de photographier collections permanentes, expositions temporaires, réserves et salles des musées nationaux, il joue des rapports entre les œuvres et les visiteurs, saisit les moments les plus insolites d’un accrochage et les détails les plus singuliers d’un objet (1). Invitation à “découvrir autrement les musées”, “porte ouverte sur l’imaginaire”, selon ses propres termes, ses images en noir et blanc témoignent du vaste champ couvert par la photographie d’œuvres d’art.

Les principales écoles de photographie

- École nationale supérieure Louis-Lumière (ÉNSLL), 7 allée du Promontoire, 93161 Noisy-le-Grand, tél. 01 48 15 40 10 (admission sur concours et à bac 2).

- Gobelins – l’école de l’image, 73 bd Saint-Marcel, 75013 Paris, tél. 01 40 79 92 79 (admission niveau bac).

- École nationale de la photographie (ÉNP), 16 rue des Arènes, 13631 Arles, tél. 04 90 99 33 33 (admission sur concours et à bac 2).

- Pour en savoir plus : Jack Guindet, Vous avez dit photographie ?, éd. La documentation française (tél. 01 40 15 71 10), et www.ladocumentationfrançaise.fr/ documentation/photographie

Note

(1) Cf. Varia. Sur les lieux du regard. French Museums, intimate portraits, photographies de Gérard Rondeau, éd. Artha.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Objectif : photographe d’œuvres d’art

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