Le monde poétique de Diego

Exposition événement organisée pour les vingt ans de la galerie L’Arc en Seine

Le Journal des Arts

Le 24 octobre 2003 - 515 mots

Cinquante œuvres en bronze de Diego Giacometti (1902-1985) sont présentées par les marchands Christian Boutonnet et Rafael Ortiz pour célébrer le vingtième anniversaire de la galerie L’Arc en Seine. Cet ensemble exceptionnel offre au visiteur la possibilité de découvrir l’univers sculpté, poétique et tendre, d’un artiste modeste resté dans l’ombre de son frère.

 PARIS - “Depuis vingt ans, nous présentons des œuvres de Diego, explique Christian Boutonnet, de la galerie L’Arc en Seine à Paris. Nous avions en 1991 organisé une exposition consacrée à son bestiaire et, pour l’anniversaire de la galerie, nous avons souhaité lui rendre à nouveau hommage.” Apprenant ce projet, deux collectionneurs qui avaient été proches de Diego Giacometti ont confié à la galerie leurs ensembles, des sculptures directement acquises auprès de l’artiste. En parallèle à l’exposition, les galeristes ont conçu un très beau catalogue bilingue recensant toutes les pièces de l’artiste qu’ils ont eues en leur possession.

Bestiaire de bronze
L’œuvre de Diego Giacometti commence véritablement en 1966, après la mort d’Alberto. Durant les quarante années précédentes, il avait travaillé avec son frère aîné, lui apportant assistance et aide. Leur faible différence d’âge – treize mois – avait favorisé leur proximité, et les deux hommes ont conservé le même atelier jusqu’à la fin de leur vie. C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que Diego reçoit ses premières commandes de mobilier, émanant de personnalités aussi prestigieuses que Marguerite et Aimé Maeght ou Pierre Matisse. Malgré ces soutiens encourageants, il continue de consacrer la plupart de son temps à celui qu’il considère comme le véritable artiste. Toute sa vie, Diego s’est qualifié d’artisan et a signé ses pièces de son prénom ou de son monogramme, refusant d’y apposer son patronyme par respect pour l’œuvre de son frère.
La poésie de Diego s’exprime pleinement dans la sculpture animalière. Originellement conçues pour orner ses créations mobilières, ces petites pièces de bronze mesurant de huit à dix centimètres sont peu à peu devenues des œuvres à part entière. Élevé à la campagne, l’artiste est un observateur fasciné des gestuelles et comportements des animaux. Les figures de chiens démontrent sa parfaite connaissance de l’anatomie et de la cinétique de la bête, et les différentes compositions dans lesquelles le sculpteur met en scène un même modèle sont autant de nuances apportées à la figure. Le bestiaire de Diego est composé de chevaux, cerfs, biches, loups, renards, souris, oiseaux et grenouilles… Il reste une part d’enfance rêveuse dans le regard du sculpteur qui porte une grande attention aux fontes et surtout aux patines de ses pièces. L’artiste ne numérotait ni ne répertoriait les éditions de ses bronzes, de ce fait difficiles à inventorier. Les meubles et les sculptures animalières présentées à la galerie L’Arc en Seine sont issus de commandes spéciales et sont vraisemblablement uniques. Les prix des petites figures d’animaux varient de 30 000 à 40 000 euros.

DIEGO GIACOMETTI

Jusqu’au 31 décembre, galerie L’Arc en Seine, 33 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 29 11 02, tlj sauf lundi 11h-13h, 14h-19h. Catalogue édité en partenariat avec les éditions de l’Amateur, 142 p., 40 euros. ISBN 2-85917-399-4.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°179 du 24 octobre 2003, avec le titre suivant : Le monde poétique de Diego

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