Christie’s

Beau débarras

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 12 novembre 2007 - 394 mots

L’antiquaire parisien Steinitz poursuit son déstockage chez Christie’s à Paris.

 PARIS - Après New York le 19 octobre et avant Londres le 6 décembre chez Christie’s, Paris sera le théâtre d’une deuxième vente d’une partie du stock de l’antiquaire Bernard Steinitz et de son fils Benjamin. Les Steinitz n’en sont pas à leur premier déstockage médiatique en ventes publiques : en novembre 1993, sur le site des entrepôts de Saint-Ouen, sous le marteau de Joël-Marie Millon, à peine plus de 20 % des lots avaient trouvé preneurs. Aujourd’hui, c’est aux grandes maisons de ventes internationales que les professionnels parisiens s’adressent pour disperser leurs biens, à l’instar d’Ariane Dandois et de Maurice Segoura. Sauf que les Steinitz ne ferment pas boutique, ils se débarrassent d’invendus encombrants.
Bernard Steinitz n’a pas son pareil pour créer des décors où la surcharge et la démesure des objets d’art jouent un grand rôle. Aussi sous le titre « Le Goût Steinitz », Christie’s présente à Paris des lots mis en scène dans de somptueux catalogues. Mais à y regarder d’un peu plus près, on est loin du meilleur de celui qu’on surnomme « le prince des antiquaires » : rebus de salons pour certains gros lots, objets de charme estimés à des prix de collection… Sans être une catastrophe, la première vente de New York a montré ses limites : pour 24 des 30 lots proposés sans prix de réserve, le marteau est tombé à moins de la moitié des estimations basses.
Le deuxième volet parisien est plus attractif, car il comporte une moitié de lots sans prix de réserve, mais la qualité est encore plus médiocre qu’à New York. Quant aux pièces annoncées comme objets phares, on pourrait les qualifier d’invendables tels un splendide mais encombrant billard d’époque Napoléon III, réalisé par Henri Dasson en 1877 pour le château de Vaux-le-Vicomte, estimé 150 000 euros (acheté à Drouot le 2 décembre 2005 pour 80 000 euros) ; un magnifique cartonnier en laque noir et or d’époque Louis XV, malheureusement présenté sans son bureau, estimé 150 000 euros, et un « rare » coffre en laque sur un piétement en bois doré d’époque Louis XVI avec une provenance « probable » Louis-Henri de Bourbon, estimé 180 000 euros.

- LE GOÛT STEINITZ I, Christie’s New York, le 19 octobre - LE GOÛT STEINITZ II, vente le 14 novembre, Christie’s, 9, avenue Matignon, 75008 Paris, tél. 01 40 76 85 85, expositions publiques : les 10, 12 et 13 novembre 10h-18h, le 11 novembre 14h-18h et le 14 novembre 10h-12h, www.christies.com

LE GOÛT STEINITZ I - Estimation : 6 à 8,5 millions de dollars - Résultat : 5,5 millions de dollars - Lots offerts sans prix de réserve : 26,5 % - Nombre de lots vendus/invendus : 79/34 - Lots vendus : 70 % LE GOÛT STEINITZ II - Experts : Adrien Meyer et Simon de Monicault - Estimation : 2,7 à 4,5 millions d’euros - Nombre de lots : 143 - Lots offerts sans prix de réserve : 54,5 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°268 du 2 novembre 2007, avec le titre suivant : Beau débarras

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