Art moderne

Les petits papiers de Gromaire

Le Journal des Arts

Le 21 novembre 2003 - 386 mots

La Galerie de la Présidence présente plus de cinquante dessins et aquarelles ainsi que quelques huiles de l’artiste français.

 PARIS - « Nous travaillons depuis vingt-cinq ans sur Gromaire en étroite collaboration avec son fils, explique Françoise Chibret-Plaussu, directrice de la Galerie de la Présidence, à Paris. Nous lui avons déjà consacré trois expositions, une de dessins en 1989 et deux de peintures en 1984 et 1993. C’est la première fois que nous présentons ses aquarelles, qui sont aussi rares et difficiles à trouver que les huiles. » Déjà à l’origine du catalogue raisonné des peintures de l’artiste en 1993, la galeriste prépare actuellement celui des aquarelles. Il lui a fallu près de dix ans pour réussir à réunir les œuvres présentées dans cette exposition. Gromaire faisait rarement plus de dix aquarelles par an. « Comme pour le reste de son œuvre, il était très exigeant et détruisait ce qu’il n’aimait pas », précise Xavier Bureau, collaborateur de la galerie.
Personnalité forte et indépendante, Marcel Gromaire ne se reconnaissait pas de maître, son œuvre ne s’apparente d’ailleurs à aucune école. Célébré de son vivant, l’artiste a été soutenu par les plus grands marchands, de Pierre Matisse à Louis Carré, et Françoise Chibret-Plaussu lui connaît « un noyau large et très solide d’amateurs éclairés ».
Les œuvres exposées ici ont été réalisées entre 1921 et 1959. Les nus, réputés, y occupent une large place, depuis les plus anciennes feuilles au fusain à la facture libre et très sensible jusqu’à l’élaboration dans les années 1940 d’une figure typée. Les aquarelles, très riches en matière, rappellent la gouache. L’artiste explore également le thème du corps féminin avec cette technique, mais réalise aussi de nombreux paysages, tels que Château dans la Creuse (1941), Port flamand (1948), et Les Ponts de Paris (1956). Des œuvres comme La Plage (1926), Nu à la fenêtre (1933), ou Le Brasero, (1938), devraient séduire les amateurs qui pourront acquérir les aquarelles entre 12 000 et 17 000 euros. Les prix des dessins se situent autour de 4 500 euros. Plusieurs tableaux et une tapisserie de l’artiste, Paysage à la Hupe (1941), complètent cette exposition.

GROMAIRE (1892-1971) AQUARELLES ET DESSINS

Jusqu’au 27 décembre, Galerie de la Présidence, 90 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 42 65 49 60, tlj 10h-13h 14h30-19h, www.presidence.fr. Catalogue, 34 p, 10 euros.

Marcel Gromaire en sept dates

1892 Naissance à Noyelles-sur-Sambre, Nord. 1911 Expose au Salon des indépendants. 1916 Blessé sur la Somme. 1921 Première exposition personnelle. 1937 Exécute des décors pour l’Exposition internationale de Paris. 1938 Participe avec Lurçat à la renaissance de la tapisserie à Aubusson. 1971 Meurt à Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°181 du 21 novembre 2003, avec le titre suivant : Les petits papiers de Gromaire

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