Marché de l’art

LVMH se retire de Tajan

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 9 janvier 2004 - 409 mots

Le groupe de luxe continue de se recentrer sur son cœur de métier. La maison de ventes, rachetée par Rodart, entend rapidement évoluer grâce à son nouvel actionnaire.

Paris - En pleine trêve des confiseurs, LVMH a annoncé dans un communiqué de presse laconique la vente de la majorité de ses actions dans la maison de ventes Tajan à la société Rodart. Le groupe avait acheté la « première étude de France » en 2000, quelques mois après la prise de contrôle de la société Phillips. LVMH ne précise pas le nombre  de parts cédées ni le montant de la transaction. « Cette cession s’inscrit dans le cadre de la stratégie de concentration de LVMH sur son cœur de métier », a simplement indiqué le groupe de Bernard Arnault. Quelques jours auparavant, LVMH avait également annoncé la vente de la marque de montres de luxe Ebel à l’Américain Movado Group. Coutumier des cessions en deux temps, comme ce fut le cas avec Phillips, soldé début 2003, LVMH conserve une participation minoritaire dans la SVV Tajan pour ne pas porter de discrédit à la maison de ventes.

Réseau de collectionneurs
Inconnue au bataillon, la société Rodart, qui prendrait possession de Tajan via une augmentation de capital, appartiendrait à une « financière américaine d’origine d’Europe de l’Est, une collectionneuse voyageant entre Paris et New York, passionnée par notre métier, qui a approché le groupe LVMH pour lui manifester son intérêt, nous a indiqué François Tajan, président du directoire de la SVV Tajan. Nous avions été achetés par LVMH dans le but, à terme, de fusionner avec Phillips. À la suite de la cession de Phillips, le groupe LVMH nous a gardés dans une passivité bienveillante. » Sous une nouvelle ère, le jeune commissaire-priseur reprend du coup les rênes de la maison Tajan fondée par son père Jacques Tajan et entend « faire rapidement évoluer les choses avec ce nouvel actionnaire majoritaire plein d’énergie, très présent et doté d’un réseau international de collectionneurs dans le monde entier. C’est beaucoup mieux que d’être le Petit Poucet d’un grand groupe ». Pour l’année 2003, la SVV Tajan a enregistré un chiffre d’affaires de 68,5 millions d’euros, ce qui lui a permis, dans un contexte difficile, de maintenir son niveau de l’an passé. Mais cela ne l’a pas empêchée de se faire damer le pion par Christie’s, passée en tête du peloton des maisons de ventes françaises en 2003 avec 80,3 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°184 du 9 janvier 2004, avec le titre suivant : LVMH se retire de Tajan

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