Préfiguration

Le Jeu de paume donne son programme

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 6 février 2004 - 420 mots

La nouvelle institution consacrée à la photographie ouvrira officiellement le 23 juin.

 Paris - Le Jeu de paume, nouvelle institution nationale consacrée à la photographie, ouvrira ses portes le 23 juin 2004. Le bâtiment, situé dans le jardin des Tuileries et originellement destiné à l’art contemporain – avant d’accueillir ces dernières années des monographies d’artistes confirmés (Zao Wou-ki, Erró…), voir modernes (Magritte, « Picasso érotique ») – offrira à la photographie environ 1 200 m2 , auxquels s’ajoutent les 400 m2 des salles de l’hôtel de Sully occupé aujourd’hui par l’Association du patrimoine photographique. Aux missions de cette dernière, le nouveau Jeu de paume adjoindra celles du Centre national de la photographie (CNP), lequel quitte ses locaux de l’hôtel Salomon de Rothschild (rue Berryer, Paris, 8e arr.). Actuel directeur du CNP, Régis Durand assurera la direction de l’institution qui bénéficiera, à partir de 2005, du statut d’établissement public industriel et commercial. Pendant le délai nécessaire à la création administrative de cette entité, une association de préfiguration agrégera les missions et personnels des trois structures concernées par le remaniement, soit plus d’une soixantaine de personnes. Le ministère de la Culture indique que le reclassement du personnel se fera soit au sein du nouvel établissement, soit dans d’autres dont il assure la tutelle, un comité ayant été créé à cet effet.
La véritable nouveauté concernant le Jeu de paume est donc l’annonce de sa programmation. Après un hommage à Helmut Newton (lire également page 3), souhaité par Jean-Jacques Aillagon et dont les dates et les modalités sont encore à déterminer, l’institution ouvrira officiellement ses portes avec deux manifestations symbolisant sa vocation d’une approche globale de l’histoire et des domaines de la photographie. Regroupant des œuvres d’Ubac, de Man Ray mais aussi Michel François ou Stan Douglas, l’exposition « Éblouissement » abordera le médium du XIXe siècle à nos jours sous le thème de l’une de ses conditions premières : la lumière, vecteur d’apparition et de disparition. Parallèlement seront présentées des œuvres de Guy Bourdin. La rétrospective dédiée en 2003 par le Victoria & Albert Museum, à Londres, au photographe de mode et de publicité, décédé en 1991, avait suscité quelques interrogations quant à l’absence d’un hommage comparable en France. Dans le même ordre d’esprit, « À l’ombre du temps », prévue pour la mi-octobre 2004, devrait, à partir d’interrogations sur le document, le monument, le médium et le sujet, proposer une histoire transversale de la photographie sous un angle principalement européen. Un exercice qui manquait jusque-là cruellement aux cimaises des institutions hexagonales.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°186 du 6 février 2004, avec le titre suivant : Le Jeu de paume donne son programme

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