Tajan

Coup double pour l’Art déco

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 20 février 2004 - 573 mots

La maison de ventes parisienne donne le coup d’envoi de la saison Art déco dès le 4 mars avec une vente centrée sur Ruhlmann.

 PARIS - La SVV Tajan, leader parisien pour l’Art déco en 2003, entend bien garder son avance sur la concurrence dans ce domaine. Elle annonce déjà une vente de prestige pour le 4 mars à l’Espace Tajan. Un léger chamboulement dans le calendrier 2004 ? « Non, répond François Tajan. Notre vente Art déco de prestige de la saison est toujours programmée pour mai. Seulement, eu égard à nos résultats de l’an dernier, de nombreux vendeurs nous ont rapidement confié des pièces, ce qui nous a permis d’organiser une première vacation de prestige plus tôt dans la saison. » 120 lots ont été catalogués pour un montant estimatif global de 1,2 million d’euros. Le cœur de la vente est constitué d’un ensemble de meubles, dont plusieurs pièces d’Émile-Jacques Ruhlmann appartenant à un amateur américain. « Ces pièces sont restées dans la même collection depuis trente ans. Elles ont été achetées à l’époque chez de grands marchands ou acquises en vente publique », précise le commissaire-priseur. Ladite collection comprend : quatre créations de Ruhlmann, une belle bibliothèque estampillée en placage de ronce de noyer reposant sur un socle rectangulaire supporté par des rouleaux en bronze doré à trois bagues crantées, estimée 80 000-100 000 euros ; une paire de bergères de forme corbeille, une variante du modèle Bloch estimée 60 000-80 000 euros ; une table basse en placage d’ébène de macassar provenant de la galerie Vallois et estimée 50 000 euros, et un canapé estampillé, en placage d’amarante vernissé, estimé 60 000 euros. À noter également, une commode secrétaire estampillée Chareau en placage d’acajou, à caisson quadrangulaire arrondi sur les côtés ouvrant en façade, estimée 40 000 euros. Le reste de la vacation, provenant de divers amateurs, compte quelques beaux morceaux à l’instar d’une table de travail de Ruhlmann, un modèle dit « lotus » réalisé vers 1926 et provenant de l’ancienne collection Martellet, estimée 120 000 à 140 000 euros.
La famille Dunand enrichit régulièrement les ventes Tajan de plusieurs pièces depuis que Félix Marcilhac, l’expert attitré de la maison, a rédigé le catalogue raisonné de l’artiste (paru en 1991, aux éditions de l’Amateur, Paris). Ne manqueront donc pas d’attirer l’attention des amateurs de Jean Dunand : un vase en dinanderie de cuivre de 1913 à corps ovoïde et col galbé, à patine noire unie, estimé 10 000 euros ; une table haute de forme chinoise en bois laqué rouge ambré à effets de
matières, estimée 12 000-15 000 euros ; un petit plafonnier à vasque ronde et bombée en dinanderie de cuivre et décor géométrique en rosace, estimé 3 000 euros, ou un collier rigide à trois anneaux concentriques à décor de motifs géométriques en laque de couleurs, estimé 25 000 à 30 000 euros.
Enfin, signalons deux intéressantes pièces répertoriées d’André Sornay dont les réalisations ont conquis une large audience ces dernières années : une table en placage d’acajou à plateau rectangulaire à bordure en pointillés à têtes de clous en cuivre, estimée 15 000-18 000 euros, et une paire de fauteuils bas en acajou, estimée 6 000 euros.

ARTS DÉCORATIFS DU XXe SIÈCLE

Vente le 4 mars à 20 heures, Espace Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, tél. 01 53 30 30 30, www.tajan.com. Expositions : jusqu’au 4 mars (sauf les samedis et dimanches) 9h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°187 du 20 février 2004, avec le titre suivant : Coup double pour l’Art déco

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