Art moderne

Le cubisme selon Serge Férat

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 octobre 2007 - 437 mots

Un large ensemble d’œuvres de ce peintre encore sous-coté est présenté en force chez Artcurial.

 PARIS - La vente du 22 octobre organisée par Artcurial, à Paris, constitue un hommage sans précédent à Serge Férat (1879-1958). Il s’agit d’un ensemble inédit de 132 œuvres (42 toiles, 46 gouaches et 40 dessins, deux peintures sur verre et deux vases peints) couvrant l’ensemble de sa création et provenant de la collection Haba Roussot, héritière de l’artiste en 1958. Après son décès en 2001, ce fonds est revenu à son fils Alban. Il en cède aujourd’hui une grande partie. Jamais n’ont été réunies autant d’œuvres de l’artiste. « Malgré de notables expositions, Serge Férat est encore largement sous-estimé, mais il n’est pas passé de pièces importantes, telles les grandes toiles cubistes, sur le marché », souligne l’expert Violaine de La Brosse-Ferrand. Lacerba (vers 1913-1914), importante huile sur toile cubiste, estimée 200 000-300 000 euros, est le lot phare de la vente. « Elle marque l’évolution du cubisme dont Picasso, Braque et Gris ont posé les jalons et est très significative de la manière de Serge Férat. Dans ce tableau, figure la manchette “LACERBA”, montrant l’importance de la revue florentine dans le contexte artistique de l’époque. Le tableau de Férat sera d’ailleurs reproduit le 15 juillet 1914 dans la revue Lacerba. »
Parmi les pièces cubistes figurent notamment : Nature morte, estimée 20 000 euros, où Férat utilise l’ovale cher aux cubistes pour exprimer toute sa poésie ; Nature morte mauve à la fenêtre (vers 1911-1912), huile sur Isorel estimée 35 000 euros, ainsi que de belles gouaches et toiles reprenant les différents éléments des natures mortes cubistes (fruits, poissons, verres, guéridons) dans un jeu de couleurs vives propre au peintre. Suivent les paysages colorés des années 1930, les représentations du cirque et du théâtre, ainsi Parade fantastique, une toile de 1922 estimée 50 000 euros. À noter également, quinze illustrations relatives à la pièce de son ami Guillaume Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, représentant des musiciens, clowns, écuyers et arlequins, feuilles réalisées à l’encre de chine, au crayon, à l’aquarelle ou à la gouache, et proposées entre 500 et 12 000 euros pièce.
La collection ne devrait pas laisser insensibles les collectionneurs russes, friands de l’art de leurs compatriotes, tels Férat mais aussi Léopold Survage. Car le fonds compte aussi 38 pièces signées Survage parmi lesquelles Le Port, tableau au cubisme coloré de 1917 estimé 70 000 euros, et, plus anecdotique, quelques œuvres de François Angiboult (alias la baronne Hélène d’Oettingen) et d’Irène Lagut.

HOMMAGE À SERGE FÉRAT, COLLECTION HABA ET ALBAN ROUSSOT

Vente le 22 octobre, hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, Artcurial, tél. 01 42 99 20 20 ; expositions publiques : le 16 octobre 15h-19h, du 17 au 19 octobre 10h-19h, www.artcurial.com

HOMMAGE À SERGE FÉRAT

- Expert : Violaine de La Brosse-Ferrand - Estimation : 1,3 million d’euros - Nombre de lots : 187

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°267 du 19 octobre 2007, avec le titre suivant : Le cubisme selon Serge Férat

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