Joaillerie

Dans les coulisses du luxe

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 octobre 2007 - 422 mots

Le joaillier et créateur Lorenz Baümer
ouvre les portes de son atelier.

« Dictionnaire égoïste » : avec un tel titre, l’auteur, qui écrit à la première personne, affiche immédiatement la couleur. Égoïste mais généreux. Lorenz Baümer, créateur de bijoux mondialement reconnu installé place Vendôme, à Paris, livre sans retenue les secrets de l’univers de la joaillerie, réputé confidentiel et mystérieux. Reproductions à l’appui, l’ouvrage tente de répondre aux questions récurrentes qui lui sont posées dans la vie de tous les jours.
La vocation de joaillier de Lorenz Baümer remonte à son enfance : une mère française artiste, un père allemand diplomate qui emmène sa petite famille à l’autre bout du monde. De ses études d’ingénieur, il dit tirer tous les jours profit, l’ingénierie permettant de trouver des solutions à « chaque fois qu’[il est] amené à réfléchir sur les possibilités d’utilisation d’un matériau ».

Un envers aussi beau
Les différentes entrées de ce dictionnaire particulier vont des sources d’inspiration du créateur jusqu’à l’élaboration finale des bijoux, en passant par les dessins préparatoires (ceux qui sont retenus et les autres), le rôle des outils informatiques et de la stéréolithographie (impression en 3D), la recherche des matériaux aux quatre coins de la planète (des fermes perlières de l’Australie aux mines d’émeraude du Brésil) et les procédés de fabrication ou de finition.
Parce que les professionnels ont toujours le réflexe de regarder l’envers d’une création – « dans le monde de la perfection qu’est la haute joaillerie, l’envers doit être aussi beau que l’endroit »–, Lorenz Baümer nous fait partager sa passion des détails de l’intérieur et du dos des bijoux. L’ouvrage consacre aussi un chapitre entier aux nombreux corps de métier œuvrant conjointement pour donner vie aux créations de ce chef d’orchestre du luxe. Accompagnant un inventaire des outils rudimentaires et ancestraux utilisés, une série de reproductions détaillent le travail des artisans. Enfin, le lecteur appréciera qu’on lui montre chaque étape du processus de la fabrication d’une pièce de joaillerie. Le maquettiste sculpte les maquettes dans la cire. Le fondeur transforme la cire en métal. Le lapidaire taille les facettes des pierres précieuses tandis que le glypticien travaille les pierres ornementales telles que le jaspe ou le jade. Le sertisseur scelle ces pierres sur les bijoux façonnés par le joaillier à la scie, au laser, au fer à souder ou à la lime. Le polisseur et le graveur arrivent en bout de course…
Un livre pour le plaisir des yeux, ou Noël avant l’heure.

LE DICTIONNAIRE ÉGOÁ?STE DE LORENZ BAÜMER, éd. de La Martinière, 2007, 288 pages, bilingue français/anglais, 85 euros, ISBN 978-7324-3524-4.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°267 du 19 octobre 2007, avec le titre suivant : Dans les coulisses du luxe

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