Architecture - Musée

Stockholm

Le Moderna Museet rouvre

Par Louisa Buck · Le Journal des Arts

Le 5 mars 2004 - 508 mots

Cinq ans après une fermeture précipitée, la célèbre collection réintègre l’édifice signé Rafael Moneo.

STOCKHOLM - En février 1998, trois ans à peine après son inauguration en grande pompe dans un nouvel édifice signé par l’architecte espagnol José Rafael Moneo, le Moderna Museet, à Stockholm, était contraint de fermer ses portes à cause de problèmes d’humidité et d’aération. Le 14 février, après deux ans de travaux de réaménagement et d’amélioration, le musée national d’art moderne suédois a finalement rouvert ses portes.
Dorénavant, l’entrée du Moderna Museet est gratuite, comme pour quelques autres musées en Suède, et un nombre important de visiteurs y sont attendus. Établi à l’origine dans Drill House, un ancien gymnase situé sur l’île de Skeppsholmen qui a servi pendant des siècles de quartier général à la Marine royale suédoise, le musée a dès les années 1960 fait  de Stockholm l’une des capitales de l’art radical d’avant-garde. Fondé en 1958 par Otte Sköld, le Moderna Museet a bénéficié de la direction désormais légendaire de Pontus Hulten. Marcel Duchamp, Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Joseph Beuys, Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle sont parmi les artistes qui ont bénéficié de résidences au Museet jusqu’en 1974, année du départ de Pontus Hulten pour Paris où il prend la direction du Musée national d’art moderne. Le Moderna Museet doit à ce directeur un ensemble d’art international du XXe siècle toujours considéré comme l’un des plus importants en termes de qualité et d’originalité. Aujourd’hui, la collection accueille à un rythme régulier de nouvelles acquisitions d’œuvres contemporaines.

« Musée de l’année »
Fort heureusement, la fermeture du musée en 2002 n’a pas porté un coup d’arrêt à la circulation de la célèbre collection d’art moderne et contemporain. Lars Nittve, le directeur du musée, a poursuivi son programme hors les murs. Sous la houlette du Moderna Museet, il a multiplié les partenariats avec des institutions à travers la Suède, présentant les pièces les plus significatives du musée, tout en lançant des projets plus décalés, allant de la projection de films sur les immeubles de Stockholm à l’organisation d’expositions dans des palaces. Ces activités ont grandement contribué à la réputation du Moderna Museet, si bien que l’institution pourtant  dépourvue à l’époque de port d’attache a reçu en 2002 le titre de « musée de l’année ».
Lars Nittve peut se réjouir de réintégrer le bâtiment de Moneo à Skeppsholmen. Cette réouverture met l’accent sur une nouvelle présentation des grands classiques de la collection, allant de L’Énigme de Guillaume Tell de Salvador Dalí et du Monogram de Robert Rauschenberg aux dernières œuvres vidéo de Zarina Bhimji et Eija-Liisa Ahtila. L’ inauguration est également l’occasion d’un projet spectaculaire commandé à Yinka Shonibare, artiste basé à Londres, qui expose actuellement au Museum Boijmans Van Beuningen à Rotterdam : une maquette, quasiment grandeur nature, de l’emblématique vaisseau royal Vasa, gréé avec des voiles tissées en coton ciré africain, le tout inséré dans une gigantesque bouteille en Plexiglas.

Moderna Museet

Skeppsholmen, Stockholm, tél. 46 8 5195 5200, ouvert tlj sauf lundi 10h-18h, 10h-20h le mardi et le mercredi, www.modernamuseet.se

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°188 du 5 mars 2004, avec le titre suivant : Le Moderna Museet rouvre

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