Antibes

Une foire aux accents du midi

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 avril 2004 - 575 mots

Du 3 au 19 avril, le Salon d’Antiquités-Brocante du Vieil-Antibes
cherchera à courtiser une clientèle étrangère en villégiature.

 ANTIBES - Grand rendez-vous de charme, le Salon Antiquités-Brocante du Vieil-Antibes bat depuis trente ans le rappel des marchands méridionaux. Les organisateurs restent fidèles à leur formule : 140 professionnels réunis sous un chapiteau de 6 000 m2 au pied des remparts, face au port. Fondateur du salon et fils du pays, l’antiquaire Jean Gismondi mise sur les deux semaines pascales pour attirer des amateurs étrangers en quête de soleil et de convivialité.
Conjoncture oblige, l’édition précédente fut toutefois peu festive. Plus encore que leurs confrères parisiens, les marchands du Sud sont tributaires d’une clientèle volatile et saisonnière. « Cela fait vingt ans que je fais le salon, mais la période est difficile, j’ai longuement hésité à le refaire cette année. Depuis deux ans, on constate une baisse dans la fréquentation et un manque d’appétit des collectionneurs », soupire Isabelle Monnier, de la galerie lyonnaise Fred, spécialisée dans l’Art déco. On regrette cette année l’éclipse de la très bonne galerie Bareyre (Agen). Cette dernière reproche à la manifestation sa longueur, inhabituelle pour un salon de province. Les marchands non méditerranéens peuvent difficilement se mobiliser aussi longtemps loin de leurs pénates. Ces réserves n’entachent pas pour autant la fidélité de la majorité des exposants. Certains y vont même la fleur au fusil. « Je n’ai jamais pris un stand aussi grand, donc j’y crois, annonce le marchand cannois de tableaux anciens et modernes, Dominique Hurtebize. Pour moi, c’est un salon excellent du point de vue du relationnel. C’est une bonne préparation pour conduire ensuite les gens à la galerie. »
Le Salon d’Antibes tire sa force d’un large éventail d’objets et de prix capables de séduire le pape de l’immobilier monégasque, Michel Pastor, comme le chineur du dimanche. On remarquera cette année les sinuosités d’une grande boiserie provençale avec un buffet central provenant d’un hôtel particulier de Toulon chez le Lyonnais Michel Descours, mais aussi des vues de Venise par Francesco Albotto sur le stand de Monte-Carlo Art Gallery (Monaco). Le nerf de la guerre reste les curiosités glanées çà et là, comme les marionnettes picardes à la galerie Mémoires d’enfance (Cannes) ou encore les carnets de bal Napoléon III proposés par Laetitia Dubure (Villefranche-sur-Mer). Si la brocante a longtemps tenu le haut du pavé, le salon se veut aujourd’hui plus policé, avec deux tiers d’antiquaires. Contrairement à d’autres manifestations, le XXe siècle a fait une entrée timide avec seulement une dizaine d’enseignes, dont à peine trois spécialisées dans les arts décoratifs.
« C’est une période difficile à trouver, et s’il y a 20 clients pour une commode Louis XVI, il y en a “un demi” pour l’Art déco », confie Isabelle Monnier. Elle envisage pourtant de présenter une grande table et 25 chaises issues de la Banque de France, un choix a priori peu commercial, mais qui promet d’attirer les regards. Malgré le ralentissement observé lors de la dernière édition, Alain Braunstein, de la galerie Les Vieilles Choses (Nice), ne ménage pas sa peine en articulant son stand autour des signatures de Louis Sognot, Alfred Porteneuve et Jean Perzel. Des efforts d’autant plus méritoires que la clientèle ciblée, américaine et allemande, se fait encore désirer.

32e édition du Salon d’Antiquités-Brocante du Vieil-Antibes

Du 3 au 19 avril, 32, boulevard d’Aguillon, port Vauban, 06600 Antibes, tél. 04 93 34 80 82, www.antiqua.org, 10h30-19h30, vernissage le 2 avril à 18 heures.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°190 du 2 avril 2004, avec le titre suivant : Une foire aux accents du midi

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