Dessin

Un Salon qui déménage

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 2 avril 2004 - 573 mots

Triomphe pour le XIIIe Salon du dessin
nouvellement installé à la Bourse de Paris.

 PARIS - « Le lieu est formidable » a été le leitmotiv des exposants et visiteurs durant le Salon du dessin qui s’est tenu du 17 au 22 mars au palais Brongniart, autrement dit la Bourse de Paris. « Il y a eu un effet de curiosité lié au changement d’endroit. C’est un lieu mythique dans lequel beaucoup de gens n’étaient jamais entrés », observe Antoine Cahen, de la galerie Terrades. De fait, de nombreux visiteurs sont venus au salon, tous les jours et sans temps mort. Ce que confirme le chiffre des entrées, qui a progressé de 10 000 à 13 000 par rapport à l’année dernière, soit 30 % de public en plus. La présence remarquée de nombreux Américains (collectionneurs, institutions et marchands) a ravi tout le monde. De même, les achats, d’habitude concentrés sur le soir du vernissage, se sont davantage échelonnés tout au long de la durée du salon. La galerie Artemis Fine Arts (New York) s’est séparée d’une dizaine de pièces dont deux dessins majeurs à plus de 200 000 euros, une scène antique de Pannini et un paysage biblique du XVIIe siècle de Herman van Swanevelt. Au stand voisin, chez Thomas Le Claire Kunsthandel (Hambourg), on était particulièrement fier d’avoir vendu au Louvre un extraordinaire dessin du comte de Clarac (vers 1816) représentant la Forêt vierge du Brésil, une pièce passée en commission le jour de l’ouverture du salon. À la galerie Didier Aaron, plusieurs feuilles du XIXe siècle sont parties chez des amateurs français et américains, « notre clientèle classique par rapport aux pièces que nous exposons », souligne Bruno Demarest. Chez Jean-Luc Baroni, sans doute le stand le mieux pourvu en chefs-d’œuvre, la Tête de femme tahitienne de Gauguin et quatre belles feuilles italiennes de Salviati, Perino del Vaga, Bernini et du Guerchin ont trouvé preneurs.

« Curieux et sérieux »
À la Galerie de La Présidence, dont c’était la première participation au salon, les aquarelles d’Albert Marquet tirées de ses carnets de voyages ont séduit des acheteurs plus circonspects face aux dessins à la plume de l’artiste. La galerie new-yorkaise Pandora, également nouvelle venue, s’est réjouie du résultat de ses ventes même si toutes ont été conclues avec ses propres clients américains. « C’est un salon très professionnel. On a vu des amateurs rester toute une journée à tourner sur les stands. Certains sont même revenus plusieurs jours d’affilée. Je n’ai jamais vu cela ailleurs », s’extasie Lester Carissimi, directeur de la galerie. Le Belge Patrick Derom, qui montrait un ensemble d’artistes belges « pas toujours très connus », à l’exemple de Xavier Mellery dont 7 œuvres sur 9 ont été vendues, partage cet avis : « Je fais de moins en moins de salons mais je reste attaché à celui-ci. Les visiteurs sont curieux et sérieux, les collectionneurs critiques. » À l’heure de la fermeture, Flavia Ormond, de la galerie éponyme (Londres), affichait une réelle satisfaction : « Pour moi, c’est une excellente année. Je n’ai vendu que deux dessins (les plus précieux), un Saint Georges et la Princesse (vers 1544) de Giulio Campi et une Tête de saint Jacques le Majeur à la pierre noire. Mais ils m’ont à eux seuls valu plus de chiffre d’affaires qu’en 2003. » Jusqu’au dernier jour, les acheteurs ont scruté dans leurs moindres détails et avec le plus grand professionnalisme les feuilles exposées.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°190 du 2 avril 2004, avec le titre suivant : Un Salon qui déménage

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque