Galerie

Redécouverte

L’avant-garde hongroise rue de Seine

Par Valentine Buvat · Le Journal des Arts

Le 30 avril 2004 - 481 mots

Les galeries Zlotowski, le Minotaure et Vallois Sculptures présentent de concert une exposition consacrée à ces artistes.

PARIS - « C’est un peu la vocation de nos galeries de faire découvrir au public des œuvres qu’il ne connaît pas forcément, explique Michel Zlotowski, le directeur de la Galerie Zlotowski. Les artistes que nous présentons ont deux points communs, ils sont hongrois et ont travaillé à Paris. » Un ensemble d’œuvres de Béla Kádár, réuni par la galerie Le Minotaure, est à l’origine de cette nouvelle présentation en tandem partagée sur les cimaises des deux marchands. La figure dominant ces artistes des années 1910-1940 est sans conteste le théoricien et peintre Lajos Kassák (1887-1967). Il est le fondateur de plusieurs revues dont MA (Aujourd’hui), organe essentiel des activistes auquel ont collaboré les intellectuels et artistes hongrois. Deux exemplaires de MA sont présentés, ainsi que deux petites œuvres sur papier, Bildarchitektur (1921), et Composition abstraite (1940), proches des recherches constructivistes russes ; le prix demandé est d’environ 20 000 euros pièce. L’esprit cosmopolite de cette génération a conduit les artistes hongrois à côtoyer les diverses avant-gardes européennes, ainsi de Sándor Bortnyik (1893-1976). De ce dernier sont proposés, Les Hommes en marche (1921), marqués par Fernand Léger, et Composition à deux personnages (1917), qui rappelle les expressionnistes allemands, une influence également perceptible dans les travaux de Kádár (1877-1956). Un ensemble de six œuvres sur papier d’Henri Nouveau (1901-1959), dont les prix varient de 13 000 à 20 000 euros, témoigne de son univers proche de Kandinsky et de Klee.

L’espace de la Galerie Vallois est consacré à Joseph Csaky (1888-1971) et Gustave Miklos (1888-1967). Les quatorze sculptures de Csaky, vendues entre 20 000 et 60 000 euros, retracent l’évolution de l’artiste au long d’une quinzaine d’années, des premières œuvres cubistes comme Cônes et sphères en 1919 à la classique Femme nue au panier (1928). Le bas-relief en bronze polychrome, Femme debout (1921), et la ronde-bosse Figure de femme (1922) figurent parmi les plus belles pièces de cet ensemble. Miklos avait dès 1920 été remarqué par Jacques Doucet au Salon des indépendants. Les vingt sculptures présentées ne trahissent pas le goût sûr du collectionneur. Le superbe Lion (1925), en bronze à patine dorée, tout comme le Petit bolide (1928) en bronze argenté, ou encore la Femme à l’écran (1936), un bronze à patine dorée et brune, constituent des sommets de la sculpture Art déco, dont les prix varient de 75 000 à 100 000 euros.

- AVANT-GARDE HONGROISE, 15 avril-31 mai, galerie Le Minotaure, 2 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris, tél. 01 43 54 62 93, mardi-samedi, 10h30-13h, 14h-19h, et Galerie Zlotowski, 20 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 26 93 94, www.galeriezlotowski.fr, mardi-samedi, 10h30-13h, 14h-19h. Catalogue. - Csaky-Miklo, 15 avril-31 mai, galerie Vallois Sculptures, 41 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 29 50 80, mardi-samedi 10h-13h, 14h-19h. Catalogue, 10 euros.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°192 du 30 avril 2004, avec le titre suivant : L’avant-garde hongroise rue de Seine

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