Design

« Une foire de plus »

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2007 - 439 mots

Des organisateurs français donnent, du 12 au 14 octobre, le coup d’envoi de DesignArt London parallèlement à la foire Frieze Art Fair.

LONDRES - Les Frenchies partent à l’assaut de l’Angleterre. Après Paris Photo, qui a racheté l’an dernier Photo London, c’est au tour de la Société d’Organisation Culturelle (SOC) de lancer DesignArt London, en concomitance avec Frieze (lire p. 18). À l’inverse de Photo London, qui, cette année, a manqué d’entregent faute d’un vrai relais local, DesignArt London compte sur le tam-tam du marchand David Gill (Londres). « Paris sert de back-office, mais nous avons créé une société anglaise, engagé une attachée de presse et des constructeurs locaux. On ne voulait pas donner l’impression d’une mafia française débarquant à Londres », explique Patrick Perrin, président de la SOC.

Subtilités méconnues
Hormis quelques exceptions comme Kreo (Paris), instigateur du projet, la plupart des exposants ignorent les subtilités du marché anglais. Ils misent toutefois sur le pouvoir d’attraction de Frieze et de la capitale britannique. « J’ai des clients indiens, coréens, australiens à Londres, observe Philippe Denys (Bruxelles). Pour l’Asie, Londres est la porte d’entrée en Europe. J’aime d’ailleurs le côté très pragmatique des Britanniques, le fait qu’on est dans les faits et non dans le verbiage. » Cette nouvelle foire joue néanmoins les doublons avec le secteur design de la Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC), qui se tiendra quelques jours plus tard à Paris. « DesignArt London n’est pas une foire de trop, mais une foire de plus, défend le marchand Patrick Seguin (Paris). Les gens ne vont pas forcément aller à la fois à Frieze et à la FIAC. » Celui-ci déploie les deux facettes de son travail, le côté décorateur, avec une table flaque en marqueterie de paille de Jean Royère, et celui plus architecturé avec une bibliothèque de Perriand et Prouvé. C’est aussi le mobilier d’architecte que François Laffanour (Paris) a choisi d’arborer en carte de visite, réservant ses facettes plus contemporaines – Ron Arad et Takis – à la FIAC.
La SOC n’entend pas s’arrêter à ce galop d’essai. Elle a d’ores et déjà obtenu la location d’un espace plus grand l’an prochain à Berkeley Square, déménagement permettant d’augmenter le nombre d’exposants. Elle vise aussi New York, où les foires actuelles de design sont moribondes. Mais ce foisonnement de nouvelles foires ne risque-t-il pas à terme de lasser, voire de créer une illusion d’abondance dans un marché qui repose sur la rareté ?

DESIGNART LONDON

12-14 octobre, Hanover square, Londres, www.designartlon don.com, 10h-20h - Organisateur : Société d’Organisation Culturelle (SOC) - Nombre d’exposants : 21 - Tarif des stands : 550 livres sterling (784,70 euros) le m2

La Foire de Bâle rachète 50 % de Design Miami

Art Basel vient d’acheter 10 % de la foire Design Miami, lancée à Miami par Ambra Medda en 2005, et 50 % de la version bâloise, initiée, elle, en 2006. « Leur place forte est Bâle et c’est normal qu’ils aient pris plus de parts dans la foire qui se tient dans cette ville, explique Wava Carpenter, directrice de Culture and Content, qui organise le programme culturel des deux foires de design. Cette participation d’Art Basel permettra de réduire les coûts, mais nous resterons indépendants dans notre programmation culturelle. » Comment les organisateurs de Design Miami ont-ils réagi au lancement de DesignArt London, lequel vient leur couper l’herbe sous le pied ? « Cette foire est un prolongement naturel à Londres. Mais nous sommes heureux de notre collaboration avec Art Basel, qui reste une foire plus importante que Frieze », réplique Wava Carpenter.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°266 du 5 octobre 2007, avec le titre suivant : « Une foire de plus »

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque