Entretien

Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication

«”¯On en sort un peu bouscul锯»

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2007 - 409 mots

Que pensez-vous de cette biennale de Lyon ?
Je la trouve formidablement dynamique, très inspirée. Le thème de la transmission est très bien illustré, avec ces artistes émergents et d’autres plus affirmés. Les différents lieux ont chacun leur personnalité. Je suis vraiment très touchée.

Quelle est selon vous la résonance internationale d’une telle manifestation ?
Elle est considérable. C’est actuellement l’un des plus importants événements européens. C’est une biennale de tout premier rang dans le domaine des arts plastiques. Elle a complètement trouvé sa place. Elle rencontre un succès considérable, transgénérationnel. On en sort enrichi, un peu bousculé et très passionné.

La délégation aux arts plastiques/Ministère de la Culture intervient à hauteur de 1,45 million d’euros sur un budget global de 6,53 millions. Pensez-vous que l’État doive continuer à soutenir à cette hauteur la Biennale de Lyon ?
L’intervention de l’État s’est encore accentuée cette année. L’État a tout à fait sa place à côté des collectivités pour porter un événement qui concourt beaucoup au rayonnement de la France.

La Biennale de Lyon est-elle confortée ?
Oui, complètement. Je suis vraiment très enthousiaste pour la biennale.

Plus globalement, entendez-vous rénover le mécénat ?
J’ai toujours plaidé pour que l’on élargisse la loi de 2003 qui est une grande loi. Dans son prolongement, il y a encore des secteurs qui n’en bénéficient pas. Nous sommes vraiment aujourd’hui à une époque de partenariats à la fois entre l’État, les collectivités, les privés.

Dans la lettre que Nicolas Sarkozy vous a adressée, un point a effrayé beaucoup de monde, à savoir la possibilité de mettre fin à la règle de l’inaliénabilité des collections publiques. Quel est votre point de vue sur la question ?
Cette question a, en effet, été posée dans la lettre, mais il faut bien avoir à l’esprit que cette possibilité existe en réalité et a encore été reconfirmée par la loi de 2002 avec beaucoup de clauses suspensives, et à condition qu’il y ait déclassement. Cela ne pourrait être envisagé qu’avec beaucoup de précautions. J’ai l’intention de confier une mission à Jacques Rigaud, qui est universellement estimé, pour réfléchir à cette question. Nous avons d’un côté une position consistant à dire qu’il ne faut surtout pas toucher aux œuvres entrées dans les collections publiques et de l’autre une qui dit : « ayons une attitude plus dynamique par rapport à nos collections : pour les doublons ou les œuvres mineures, ne peut-on pas vendre pour racheter ? » J’ai décidé de lancer cette mission de réflexion parce que c’est un sujet sensible, nous le savons tous.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°266 du 5 octobre 2007, avec le titre suivant : Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication

Tous les articles dans Création

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque