Monaco accueille Saint-Pétersbourg

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 25 juin 2004 - 546 mots

Plus de 500 pièces provenant de l’Ermitage ont été rassemblées au Grimaldi Forum
pour célébrer la ville au temps de Pierre le Grand et Catherine II.

 En 1703, le tsar Pierre le Grand fait édifier un port sur les rives marécageuses de la Neva. Conçue selon un plan général dressé par l’architecte français Jean-Baptiste Alexandre Leblond, il nomme la ville « Saint-Pétersbourg »… Quelques années plus tard, en 1715, celle que le tsar considère comme « une fenêtre de la Russie sur l’Europe » devient la capitale de son Empire. Alors que les fêtes du tricentenaire de la ville viennent de s’achever, le Grimaldi Forum de Monaco célèbre, à partir du mois de juillet, la cité impériale au temps de son fondateur et de Catherine II (laquelle accède au trône en 1762). Près de 500 pièces (tableaux, aquarelles, tapisseries, orfèvrerie, objets liturgiques, mobilier, vêtements, vaisselle) provenant du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg ont été réunies, ainsi que de grandes maquettes prêtées par l’Académie des beaux-arts de la ville. « Nous avons pu obtenir des prêts vraiment exceptionnels, comme le “service aux camées” de 24 pièces ayant appartenu à Catherine II, réalisé à la Manufacture de Sèvres et qui témoigne de son goût prononcé pour les pierres sculptées, se félicite Brigitte de Montclos, commissaire de l’exposition. On pourrait aussi parler du mobilier en acier de Toula, dont est présenté un ensemble unique au monde. »

Des palais en cadeau
Répartie sur 4 000 mètres carrés, la présentation s’articule autour de quatre grands thèmes : « La sainte Russie », rappel du contexte religieux qui vit naître la ville, « Pierre le Grand, homme de sciences » (il fonda en 1725 la première Académie des sciences), « Saint-Pétersbourg, la capitale », et enfin, « La grande Catherine, femme des Lumières ». Le parcours s’attache également à la figure de la fille de Pierre le Grand, Elisabeth (au pouvoir en 1741), qui fit ériger le palais d’Hiver, le palais Stroganov ainsi que des églises comme le monastère Smolny (construit par l’architecte Rastrelli).
Un soin particulier sera apporté à la scénographie, confiée à l’architecte François Payet. Ambiance sonore et musique religieuse, ellipse en verre suspendue pour présenter les instruments d’astronomie de Pierre le Grand, projections vidéo laissant découvrir la topographie de la ville, diorama avec des photographies de la cité actuelle alternant avec des vues anciennes... l’ensemble devrait permettre de rendre la visite vivante et de restituer l’atmosphère du XVIIIe siècle. Les fastes de la cour impériale sous le règne de Catherine II seront aussi évoqués par une série de portraits des personnalités les plus éminentes de son entourage. L’impératrice offrait à ses favoris des édifices à la mesure de son affection, parmi lesquels le palais de Marbre ou le palais de Tauride figurent de beaux exemples, et fit construire sur le modèle français une Académie des beaux-arts. Son penchant pour la peinture hollandaise, française et italienne est suggéré par un Autoportrait de Van Dyck (1623) ainsi que des œuvres signées Véronèse, Titien ou Watteau. Ces maîtres  de l’histoire de l’art concluent un parcours qui s’annonce... impérial.

Impérial Saint-Pétersbourg. De Pierre le Grand à Catherine II

Du 17 juillet au 12 septembre, Grimaldi Forum, Espace Ravel, 10, avenue Princesse-Grace, Monaco, tél. 377 99 99 30 00, tlj 10h-20h et 22h le jeudi.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°196 du 25 juin 2004, avec le titre suivant : Monaco accueille Saint-Pétersbourg

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