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Le Parcours des mondes change de mains

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 5 octobre 2007 - 545 mots

PARIS

L’événement créé par Rik Gadella tombe dans l’escarcelle de la revue « Art Tribal ».

PARIS - « C’est une petite année », murmure un marchand du Parcours des mondes – la manifestation d’arts primitifs organisée chaque année en septembre dans les galeries du quartier de la rue de Seine – , déconfit par l’attentisme des collectionneurs dans un contexte économique en berne (lire l’encadré). Les plus irascibles sont toutefois satisfaits d’une chose : le rachat par Pierre Moos, éditeur de la revue Art Tribal, d’un salon créé voilà six ans par Rik Gadella sur le modèle de Brussels Non European Art Fair (Bruneaf).
Depuis un bon moment, une passation des pouvoirs était dans l’air. Rumeurs proportionnelles à la grogne des exposants sur la pauvreté des services qui leur étaient offerts. L’arrivée de Pierre Moos à la barre réjouit du coup les professionnels. « Je veux faire une sélection plus draconienne, mettre en place un plan marketing jusque-là inexistant, changer le format du catalogue et la charte graphique, améliorer la promotion », égrène l’intéressé. Le salon sera probablement rebaptisé « le Parcours », libellé plus simple pour les étrangers. La prochaine édition pourrait d’ailleurs se coupler avec une exposition particulière, peut-être d’une collection privée, dans un espace proche de Saint-Germain-des-Prés. La nouvelle équipe songe aussi à exporter la formule dans d’autres villes, notamment aux États-Unis, ce probablement dès 2009. Pierre Moos doit enfin trouver une parade contre le régiment croissant des galeries parasites, lesquelles se greffent à la manifestation avec une marchandise parfois sujette à caution, et sans débourser un kopeck. Faute de pouvoir marquer les intrus au fer rouge, le marchand Anthony Meyer (Paris) avait trouvé cette année une solution avec des affiches « Official exhibitors » destinées à labelliser les participants du Parcours.
Délaissant l’univers des foires, Rik Gadella compte pour sa part s’installer en octobre au Laos, pour y créer… un jardin. Crise de la quarantaine ou révélation zen ? Pas totalement, puisqu’il emmène aussi dans ses cartons un projet lié à l’édition et l’architecture. À suivre.

Un commerce en dents de scie

Alors que certains exposants du Parcours des mondes se sont contentés, du 12 au 16 septembre, d’aligner les objets, d’autres ont pris le risque de monter de vraies expositions. C’est le cas de Patric Claes (Bruxelles), dont l’accrochage sur le Nigeria valait le détour, tout comme celui sur les Batak, peuplade de Sumatra mise en exergue par Adrian Schlag (Bruxelles). Des vivats s’imposaient aussi face au focus rigoureux de Renaud Vanuxem autour du Mali et à la réunion de trois œuvres « archétypales », également du Mali, chez Dandrieu-Giovagnoni (Rome). Le commerce ne fut toutefois pas toujours à la hauteur des efforts. « J’ai travaillé, mais c’était mou par rapport à ce que j’attendais, déplore Patric Claes. L’ambiance à Bruneaf était dix fois supérieure grâce à l’effet de l’exposition Willy Mestdagh. À Paris, à cause d’un dollar 40 % plus bas que l’euro, les Américains n’étaient pas acheteurs. » Pour son confrère Wayne Heathcote (Bruxelles), « les gens sont plus prudents. J’ai vendu aux Américains, mais pas autant que d’habitude, et pas les plus grands objets. La crise financière de cet été n’est pas sans influence ». Toutefois, ceux qui ont misé sur des prix raisonnables, comme Maine Durieu (Paris) ou Joaquin Pecci (Bruxelles), ont su tirer leurs épingles du jeu.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°265 du 21 septembre 2007, avec le titre suivant : Le Parcours des mondes change de mains

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