Sotheby’s/Drouot

Partenariat réussi pour Mira

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 8 octobre 2004 - 528 mots

Succès pour les œuvres sur papier de la collection Mira Jacob vendues sous la double enseigne de Bailly-Pommery-Voutier & associés et Sotheby’s.

 PARIS - D’innombrables téléphones européens et étrangers aux mains de l’équipe de Sotheby’s France contre une salle pleine d’amateurs franco-belges, en parterre comme en mezzanine à Drouot-Montaigne : la magie a opéré le 23 septembre à l’occasion de la dispersion de la collection privée de l’ancienne galeriste Mira Jacob, fruit d’une collaboration inhabituelle entre une SVV parisienne et un auctioneer américain. Andrew Strauss, expert de la vente et directeur du département d’art impressionniste et moderne de Sotheby’s France, s’est montré satisfait de « cette première expérience. Nous avons obtenu des prix comparables à ce que l’on aurait fait sur le marché international, c’est-à-dire dans nos sessions de Londres ou de New York, où il y a une meilleure concentration d’acheteurs. » Près de 5,8 millions d’euros (soit l’estimation haute) ont été engrangés en deux jours de vacation. 92,5 % des lots, proposés à des prix de réserve en majorité soutenus, ont été cédés. Les nombreuses œuvres de Redon et du surréaliste belge Paul Delvaux constituaient l’enjeu de la vente. Le Mirage et Les Vestales par Delvaux, deux rares huiles de la vacation datées de 1967 et 1972, ont été adjugés respectivement 758 400 et 533 280 euros, tandis que deux natures mortes aux fleurs signées Redon sont également parties dans leur estimation, pour 276 800 et 192 800 euros. Seul le portrait symboliste de Camille (la femme de l’artiste) par Redon est resté sur la touche à 390 000 euros, sous la barre des 400 000 attendus. Le rythme lent et peu tonique du marteau tenu par le commissaire-priseur parisien Isabelle Bailly-Pommery, qui s’obstinait à monter de 1 000 en 1 000 euros sur un lot à cinq zéros, n’était pas propice à stimuler les amateurs. Le prix de Camille « n’était pas surestimé. Mais ce type de pastel, sans touche du fameux bleu électrique symboliste, n’est plus au goût du jour », a indiqué pour sa défense Andrew Strauss, plus peiné encore que Verre, pot et livre, le dessin de Picasso qu’il affectionnait tant – une étude de 1908 pour un tableau conservé au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, estimée 45 000-60 000 euros –, n’ait pas trouvé preneur. Dans cette même fourchette de prix, des pastels de Kupka et de Delaunay ont en revanche retenu l’attention des collectionneurs.
La seconde partie de la vente s’est déroulée dans le cercle plus restreint des amateurs de gravures et de livres illustrés. Les planches gravées et lithographiées ont toutes été rapidement emportées. La meilleure enchère dans ce domaine revient à un album de 24 dessins sur pierre réalisé en 1896 par Redon et consacré à la Tentation de saint Antoine, qui s’est envolé à 24 787 euros, le double de son estimation basse. Du côté des ouvrages, deux volumes de Daphnis et Chloé de Longus, illustrés de 42 lithographies originales en couleur de Chagall, ont atteint 312 622 euros, soit plus de deux fois leur estimation. Le 1er juillet 2004, deux autres exemplaires étaient partis à Londres chez Sotheby’s pour 193 200 livres sterling (289 800 euros).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°200 du 8 octobre 2004, avec le titre suivant : Partenariat réussi pour Mira

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