Photographie

Artcurial persiste et signe

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 5 novembre 2004 - 434 mots

La maison disperse une cinquantaine de tirages de collection.

PARIS - Le temps de la multiplication des ventes publiques de photographies, avec son cortège de pièces ravalées, semble révolu ! La saison n’a jamais été aussi calme pour un mois de novembre, habituellement marqué par la chasse aux tirages de collection. Seule la maison Artcurial, qui brigue le leadership de ce segment du marché, continue d’organiser des ventes régulières de photographies. « Avec deux par an, on est dans la norme », se défend Francis Briest, qui a monté le département Photo l’an dernier. L’expert maison Grégory Leroy, avec l’aide du spécialiste Sam Stourdzé, est allé puiser dans les fonds photographiques des agences du groupe Hachette Filipacchi (Rapho, Keystone, Hoa-qui et Gamma) pour son catalogue du 13 novembre. Plus de 250 vintages des années 1920 à 1950, regroupés autour d’un noyau dur de trois photographes « humanistes », Willy Ronis, Sabine Weiss et Janine Niépce, alimentent la vacation également portée par des portraits de stars réalisés par Sanford Roth, lequel a immortalisé Picasso, Léger, Giacometti, James Dean et Hitchcock. L’initiative est hasardeuse dans un marché pour le moins incertain. De plus, les amateurs y perdent un peu leur latin dans l’univers confus des photos de presse ou d’édition, en particulier concernant les questions de format, de rareté de l’image, de qualité du tirage et, le cas échéant, de retirage. « Le marché est en formation, reconnaît Grégory Leroy. Mais nous proposons des images d’époque, (certaines sont connues du grand public) à des prix accessibles, entre 500 et 2 000 euros pour la plupart des lots. » La fine fleur de la vente réside dans la cinquantaine de tirages de collection signés Ronis, Weiss et Niépce, de grands formats d’exposition provenant des archives personnelles des artistes. Estimées 2 000 à 6 000 euros, ces photographies ont parfois été exposées dans de prestigieuses institutions : le MoMA à New York en 1951 pour trois pièces de Ronis, l’Art Institute of Chicago pour quelques travaux de Weiss, notamment sa célèbre Sortie de métro. Les connaisseurs, professionnels ou privés, se tourneront certainement vers ce type d’épreuves. Des records sont à prévoir. Mais pour disperser le reste, il faudra être très souple sur les prix de réserve. De la réussite de cette vente dépend celle de la vacation attendue pour 2005 réunissant un autre trio d’artistes vedettes : Doisneau, Charbonnier et Boubat.

LES TRÉSORS PHOTOGRAPHIQUES DES AGENCES DU GROUPE HACHETTE FILIPACCHI PHOTOS

Vente le 13 novembre, Artcurial, hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris ; expositions publiques du 2 au 12 novembre, tél. 01 42 99 20 20, www.artcurial.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°202 du 5 novembre 2004, avec le titre suivant : Artcurial persiste et signe

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