Collection

Ghez sur le marché

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 17 décembre 2004 - 419 mots

Claude Ghez a l’intention de vendre une partie de l’importante collection de son père Oscar.

 ROTTERDAM - Une partie de l’une des plus importantes collections privées d’art français du début du XXe siècle va bientôt être mise sur le marché. Le professeur Claude Ghez, qui tient la collection de son père Oscar, a fait part, lors de l’inauguration au début du mois d’octobre de l’exposition « Peintres parisiens, de Renoir à Picasso : la collection Oscar Ghez » à la Kunsthal de Rotterdam, de sa décision de vendre plus d’un millier de pièces, afin de financer l’achat d’un petit nombre de chefs-d’œuvre.
La collection Ghez compte plus de 7 000 pièces, des tableaux pour une moitié, des dessins et 200 sculptures pour l’autre. Elles proviennent principalement d’artistes ayant travaillé en France entre 1870 et 1940. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, Oscar Ghez a fait fortune dans la fabrication et le commerce de chaussures en caoutchouc. Après la mort de sa femme en 1955, il a consacré à l’art l’essentiel de son énergie et de ses revenus.
Pendant une quarantaine d’années, il a acheté en moyenne deux œuvres par semaine. Sa collection est fatalement de qualité inégale, mais elle comprend de belles pièces signées Manet, Renoir, Gauguin, Vuillard, Chagall et Picasso, ainsi que le chef-d’œuvre de Caillebotte, Le Pont de l’Europe. Elle était conservée à Genève au Petit Palais, hôtel particulier du XIXe siècle aménagé en musée et ouvert au public en 1968. À la mort d’Oscar Ghez, il y a six ans, l’ensemble des œuvres est revenu à son fils Claude, chercheur new-yorkais à l’université de Columbia. Si le Petit Palais a été fermé au public en 2002, le projet actuel de Claude Ghez est d’en faire un centre de conférences, la collection demeurant accessible uniquement sur rendez-vous. D’ici là, et après Rotterdam, les pièces maîtresses de la collection seront présentées en Chine et aux États-Unis.
Claude Ghez a déterminé les domaines qu’il voudrait enrichir, spécialement le futurisme, dada et le surréalisme, ainsi que l’art qui fait une place à l’humour. « Ce que je désirerais par-dessus tout, c’est un Chagall des débuts et un beau nu de Modigliani », nous a-t-il confié. Il s’était peu intéressé à l’art jusqu’à la mort de son père, mais la collection a, depuis, envahi sa vie.

PARIS PAINTERS, FROM RENOIR TO PICASSO : THE OSCAR GHEZ COLLECTION

Jusqu’au 23 janvier, Kunsthal, Museumpark, Westzeedijk 341, Rotterdam, Pays-Bas, tél. 31 10 44 00 300, www.kunsthal.nl, tlj sauf lundi et jours fériés, 10h-17h, 11h-17h dimanche.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°205 du 17 décembre 2004, avec le titre suivant : Ghez sur le marché

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