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La Galerie Colbert enfin inaugurée

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 18 février 2005 - 552 mots

L’îlot du 2e arrondissement de Paris réunit les chercheurs en histoire de l’art et les futurs conservateurs de musée.

PARIS - Ils étaient nombreux le 9 février à venir saluer l’inauguration de la Galerie Colbert à Paris par le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, et le ministre de l’Éducation nationale, François Fillon. Prête à rivaliser avec le Getty Institute de Los Angeles ou l’Institut Courtauld de Londres, la galerie nouvellement restaurée accueille, sur 16 000 mètres carrés, outre l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et l’Institut national du patrimoine (INP), des départements spécialisés d’universités ou rattachés au CNRS, à l’École pratique des hautes études ou encore à l’École des hautes études en sciences sociales ainsi que plusieurs associations d’histoire de l’art et d’archéologie. Baptisée « campus urbain », cette concentration géographique devrait favoriser les échanges entre les instituts. Un complexe dont le rayonnement sera complet une fois la réhabilitation du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France achevée. C’est dans ce « quadrilatère Richelieu », situé de l’autre côté de la rue Vivienne, qu’est conservée la bibliothèque de l’INHA. Les 800 000 documents du fonds Jacques-Doucet y seront bientôt rejoints par les fonds de la Bibliothèque centrale des musées nationaux, de la bibliothèque de l’École nationale des chartes, ainsi que la collection d’imprimés de l’École nationale supérieure des beaux-arts. À terme, ce ne sont pas moins de 1,3 million de documents qui devraient être accessibles sur un même lieu, une véritable mine d’or pour les chercheurs.

« Rapprochement bénéfique intellectuellement »
Un peu plus de deux ans et 20 millions d’euros ont été nécessaires aux architectes de l’Établissement public de maîtrise d’ouvrage des travaux culturels (ÉMOC), Dominique Pinon et Pascal Kaparis, pour moderniser l’édifice et l’adapter aux besoins de son public, constitué d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs. L’ancienne résidence du ministre de Louis XIV, transformée en galerie piétonne au début du XIXe siècle, abritera désormais salles de cours, auditorium, bureaux d’accueil pour chercheurs et conservateurs invités, restaurant d’entreprise, cafétéria et librairie spécialisée. Aux commandes, Geneviève Gallot, pour l’INP, et Alain Schnapp, pour l’INHA, peuvent se réjouir. Les deux instituts n’ont officiellement vu le jour qu’en 2001, après trois décennies de tergiversations incompréhensibles aux yeux de certains. Bien que les équipes occupent les nouveaux locaux depuis déjà un an, la directrice de l’INP fait part de « sa grande joie » devant ce lancement officiel qui, selon elle, marque un nouveau départ. Loin d’être un vœu pieu, « le rapprochement physique ne peut être que bénéfique au rapprochement intellectuel », assure-t-elle. Ainsi se côtoieront les conservateurs stagiaires, dont la pluralité des parcours la fascine, les thésards en histoire de l’art et les restaurateurs stagiaires invités dans les ateliers de restauration de la Bibliothèque nationale voisine, lorsque ces derniers ne sont pas relégués aux ateliers de la Plaine Saint-Denis. Mais l’influence que peut avoir une telle institution passe nécessairement par ses colloques et autres tables rondes. Les thématiques susceptibles d’impliquer conjointement l’INP et l’INHA font actuellement l’objet d’une réflexion. Pour Jean-Pierre Cuzin, adjoint d’Alain Schnapp, cette inauguration « n’est pas une formalité », mais l’occasion de faire connaître un projet enfin arrivé à terme : « C’est le but de la manœuvre : que toutes ces spécificités dialoguent au cœur de Paris. Cela fait trente ans qu’on attend ça ! »

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°209 du 18 février 2005, avec le titre suivant : La Galerie Colbert enfin inaugurée

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