Partenariat

La SNCF aspire au confort de l’ENSCI

Par Christian Simenc · Le Journal des Arts

Le 4 mars 2005 - 588 mots

Les écoles d’art doivent aussi se tourner vers les entreprises. L’exemple de l’ENSCI.

 PARIS - Il n’y a pas que les musées qui, aujourd’hui, remuent ciel et terre en quête d’argent frais. Les écoles aussi. C’est le cas notamment de l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI), à Paris, fondée en 1982 et consacrée au design et à la création industrielle. Depuis quelques années déjà, elle développe ce qu’elle appelle des « laboratoires de projets », autrement dit, des partenariats avec le monde de l’industrie. Principal atout : « L’élève apprend à répondre précisément à une demande industrielle, le mettant, de fait, en situation professionnelle. » Cette façon de se frotter à des exigences proches de la réalité est évidemment primordiale. Autre avantage, et non des moindres : qui dit partenariat dit « rétribution sonnante et trébuchante » versée par l’entreprise associée, subside non négligeable qui viendra mettre du beurre dans les subventions de cet établissement public, placé sous les tutelles des ministères de la Culture et de l’Industrie. Or, curieusement, cette chasse aux partenariats n’a pas toujours été ouverte.

Bouchées doubles
Ainsi, par exemple, sous la précédente direction (2001-2004) une coopération avec la firme française de matériel électrique Legrand n’avait pu voir le jour, faute d’une volonté affichée. En attente depuis plus d’un an, celle-ci devrait pourtant, selon Emmanuel Fessy, nouveau directeur de l’ENSCI, être finalisée au second semestre 2005. Entré en fonction en octobre 2004, Emmanuel Fessy semble vouloir aujourd’hui mettre les bouchées doubles. Quelques jours à peine après son arrivée, il rencontrait ainsi, à Paris, les envoyés spéciaux de la firme japonaise Kenwood pour évoquer un partenariat de recherche autour du « design sonore », programmé pour octobre 2005. Autre collaboration en vue : celle avec la firme Tefal, filiale du groupe Seb. Objectif de la réflexion : « Élaborer des concepts innovants pour la création de nouveaux outils de cuisson. » Plusieurs « contrats » – l’école préfère le terme de « conventions » –, aux montants pour l’heure tenus secrets, ont été ou sont en passe d’être signés. « Le plus gros partenariat que l’école ait jamais décroché », selon son directeur, a débuté, le 21 février, avec la SNCF. Thème : « Le confort ferroviaire ». Les étudiants vont ainsi plancher sur trois domaines précis : la place du voyageur (siège « intelligent », ergonomie…), l’espace bagages (sécurité, maniabilité…) et les sanitaires (accessibilité, hygiène…) dans les futurs TGV. « C’est la première fois que la SNCF passe une convention avec une école de design, explique Louis-Marie Cléon, directeur adjoint scientifique et technique à la Direction de la recherche et de la technologie de la SNCF et responsable du projet avec l’ENSCI. Pourquoi une école ? Parce que je pense que pour être innovant, il faut éviter de s’autocensurer sur toutes les contraintes techniques, ce que ferait sûrement une agence de design déjà en contact avec le monde ferroviaire. Nous prendrons bien évidemment en compte des contraintes incontournables – largeur des voitures, gabarit, masse à l’essieu, motorisation… – mais nous nous plaçons clairement dans un registre prospectif. Nous travaillerons sur la notion de confort global, non pas sur un produit fini. » La remise des copies aura lieu en juin. L’ENSCI sait qu’elle joue gros. De la réussite, ou non, de ses partenariats dépend, en effet, sa reconnaissance internationale.

À noter : L’ENSCI ouvrira ses portes au public le vendredi 18 mars (10h-20h) et les samedi 19 et dimanche 20 mars (10h-18h). 48, rue Saint-Sabin, 75011 Paris, tél. 01 49 23 12 12.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°210 du 4 mars 2005, avec le titre suivant : La SNCF aspire au confort de l’ENSCI

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