Foires

Huber et Rudolf s’associent

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 18 mars 2005 - 545 mots

Le marchand genevois Pierre Huber et l’organisateur de foires Lorenzo Rudolf concoctent une nouvelle génération d’événements.

GENEVE - Les foires d’art contemporain sont en panne d’inspiration. Tel est le sentiment des anciens mentors de la Foire de Bâle, le galeriste genevois Pierre Huber et l’organisateur de salons Lorenzo Rudolf. Fort de ce constat, le tandem vient de créer la société « PH LR Best of Arts Studies & Projects » pour lancer un concept révolutionnaire de manifestations. Une idée que Pierre Huber ruminait déjà depuis un an et demi. « Nous croyons dans le marché contemporain, mais les plates-formes n’ont pas changé et ne sont pas adaptées pour l’avenir. Beaucoup de foires regardent ce qui existe et le remettent en forme autrement, sans remettre en question le fond de l’affaire », estime Lorenzo Rudolf. Ce dernier vient de démissionner de son poste de vice-président de l’International Fine Art Expositions (IFAE), tout en conservant pendant au moins deux ans un mandat de consultant pour la stratégie des foires de Palm Beach.

Les associés restent encore flous sur la nature de l’événement qui, selon Pierre Huber, ne sera « ni une foire ni une contre-foire ». C’est pourtant des foires que Lorenzo Rudolf et Pierre Huber tirent leur expérience, notamment d’Art Basel dont ils ont remanié le concept en 1990, en pleine crise du marché de l’art, pour en faire LE salon par excellence. Une formule qui ne semble pas avoir pris une ride. « Le concept de la Foire de Bâle marche encore, mais il date des années 1990 et le marché a évolué, objecte Lorenzo Rudolf. Art Basel est forte et le restera. Mais elle arrive dans une situation où il n’y aura bientôt plus de classique moderne dans le salon, donc nous ne sommes pas dans la même situation qu’en 1990. Les temps changent et la roue tourne vite… »

Pour mener à bien ce projet, le duo s’est associé à un gros investisseur privé européen. La société partenaire, dont le nom n’a pas été divulgué, naviguerait dans plusieurs eaux, notamment artistiques. D’après Lorenzo Rudolf, cette entreprise n’a jamais été sponsor pour une foire existante. Elle ne viendrait pas davantage du monde des transports d’œuvres d’art ou des assurances. PH LR Best of Arts démarre la première phase de son opération avec une étude du marché de l’art contemporain menée conjointement par le duo et un pool d’experts. Finalisé en août, ce rapport devrait convaincre l’investisseur de miser sur le second volet, la réalisation du projet, lequel serait a priori lancé à l’automne. Quid du budget d’un tel événement ? « Il est à la hauteur de nos ambitions, et nos ambitions sont grandes. On réfléchit sur un plan universel et non local », esquive Pierre Huber. Les duettistes n’ont pas encore déterminé la ville qui hériterait de la manifestation. « Nous ne savons pas encore si cela aura lieu en Europe ou aux États-Unis, mais ce n’est pas la chose la plus importante », déclare Lorenzo Rudolf. Le cœur de Pierre Huber balance lui entre cinq villes. « Comme pour les Jeux olympiques, on va étudier toutes les candidatures, y compris celle de Paris qu’il ne faut pas sous-estimer », glisse-t-il malicieusement. Révolution au palais, ou pétard mouillé ? L’avenir nous le dira.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°211 du 18 mars 2005, avec le titre suivant : Huber et Rudolf s’associent

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