Musée

Nouvel écrin pour le Walker Art Center

Le Journal des Arts

Le 15 avril 2005 - 510 mots

Les architectes suisses Herzog et de Meuron signent le nouveau bâtiment de l’institution américaine.

MINNEAPOLIS - Le Walker Art Center, construit en 1971 à Minneapolis (Minnesota), devait inaugurer le 17 avril son nouveau bâtiment, conçu par les architectes suisses Herzog et de Meuron. D’un coût total de 60 millions de dollars (46,3 millions d’euros), cette extension se présente sous la forme d’une structure de cinq niveaux revêtue d’un maillage d’aluminium à facettes sur lequel s’ouvrent des fenêtres asymétriques. Accessible depuis le musée par des terrasses en toiture, elle multiplie par deux les surfaces d’exposition du musée. Elle comprend aussi un nouveau théâtre, un centre éducatif agrandi, une bibliothèque, des bureaux et un restaurant avec une vaste vue panoramique sur la ville de Minneapolis. L’entrée se fait par une nouvelle cour ouvrant sur un hall de larges dimensions, avec une boutique agrandie.

Mettre le public à l’aise
Trois des quatre nouvelles galeries d’exposition permettront de présenter la collection permanente du centre, qui compte plus de 9 000 œuvres d’art, en majorité postérieures à 1945. Ses principaux points forts sont l’expressionnisme abstrait, Fluxus, l’Arte povera, le groupe Gutaï, le pop, le minimalisme et l’art contemporain. Cinq nouvelles salles accueilleront les expositions temporaires. Les arts visuels ne sont que l’une des missions du Walker Art Center. Le théâtre de 385 places permettra ainsi pour la première fois de présenter sur place (et non plus dans les environs de la ville) le programme du centre consacré aux arts de la scène. L’aménagement de la salle destinée au public a été conçu par Herzog et de Meuron, et le papier mural du hall inférieur par Takashi Murakami. Le directeur adjoint et conservateur en chef de l’institution, Richard Flood, a travaillé conjointement avec les architectes en vue de créer ce qu’ils appellent un « espace social » conçu pour mettre le public à l’aise. « Beaucoup de gens se sentent stupides devant l’art contemporain, remarque le directeur. Nous avons voulu chasser le côté institutionnel et introduire une ambiance un peu familiale. »
Jacques Herzog voit dans le Walker Art Center « l’institution nord-américaine la plus provocatrice dans le domaine des arts contemporains ». Son associé et lui « [ont] voulu en transcrire l’écho sur le bâtiment, jusqu’alors fermé sur la cité, ce [qu’ils ont] essayé d’inverser en créant un édifice ouvert sur la ville et sur le parc ». L’étape suivante du projet d’extension, prévu pour les toutes prochaines années, consiste en la démolition du Guthrie Theatre voisin pour créer un jardin de deux hectares qui reliera le Walker Art Center au Minneapolis Sculpture Garden tout proche.
Pour son extension, le centre a réuni plus de 89 millions de dollars sur l’objectif des 92 millions fixés lors de sa campagne d’appel de fonds. 70 millions sont destinés aux travaux d’extension et 22 aux frais de dotation et de fonctionnement. Le principal don, 16 millions, est venu de Julia W. Dayton, qui avec son mari Ken – aujourd’hui défunt –, soutient l’institution depuis 1966.

WALKER ART CENTER, 1750

Hennepin Avenue, Minneapolis, Minnesota, tél. 1 612 375 7600, www.walkerart.org

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°213 du 15 avril 2005, avec le titre suivant : Nouvel écrin pour le Walker Art Center

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