Construire demain

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2005 - 335 mots

Après le rejet de la Constitution européenne le 29 mai par les électeurs français, puis par les Néerlandais le 1er juin, la poursuite de la construction européenne connaît un coup d’arrêt, surtout dans sa dimension politique. Cette crise n’empêche pourtant pas les Vingt-Cinq de continuer de travailler, en particulier dans le domaine de la culture. Après s’être déjà réunis les 23 et 24 mai à Paris, les ministres européens de la Culture devaient se retrouver dans la capitale française – décidément très active sur la scène internationale – les 7 et 8 juin pour rencontrer leurs homologues asiatiques. Après Pékin en décembre 2003, cette deuxième réunion des ministres de la Culture de l’ASEM (Asia-Europe Meeting) avait choisi pour thème « Diversité culturelle : opportunités et défis. Le plan d’action à long terme de l’ASEM ». Créée en 1996 à la suite d’une idée lancée conjointement en octobre 1994 par Singapour et la France, l’ASEM est une enceinte intergouvernementale informelle de dialogue entre l’Europe et l’Asie. Outre les 25 pays de l’Union européenne, elle réunit les 10 États membres de l’Association des pays du Sud-Est asiatique (ASEAN), la République populaire de Chine, la République de Corée et le Japon. Au programme des discussions, était notamment inscrite la question de la promotion des échanges dans les domaines des arts visuels et des musées, en particulier à travers la circulation des expositions, les résidences croisées et la coopération entre centres d’art et musées. Autre point évoqué, le respect des sites et monuments, le classement du patrimoine, la formation des guides et la sensibilisation du public à la défense des sites et de l’environnement, ainsi que la lutte contre le pillage. Enfin, la protection de la propriété intellectuelle, thème sensible dans les relations entre l’Europe et l’Asie, devait également être abordée dans les ateliers. Face aux replis identitaires qui s’expriment çà et là, ces réunions informelles constituent le meilleur exemple, dans un monde par nature global, que c’est dans la rencontre et le dialogue que doit se construire demain.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°217 du 10 juin 2005, avec le titre suivant : Construire demain

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