Artcurial

L’offre s’étoffe

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 24 juin 2005 - 568 mots

Coup double pour l’art contemporain à l’hôtel Dassault. Pour la première fois, la maison de ventes édite un catalogue séparé pour ses vacations du soir et de l’après-midi.

 PARIS - « J’ai de la chance d’avoir une offre alléchante pour le marché international, ce qui est rare à Paris dans mon domaine », s’enthousiasme Martin Guesnet, directeur du département Art contemporain chez Artcurial. Ce programme s’articule, un peu à la manière anglo-saxonne (Part 1/Part 2), autour de deux vacations qui ont donné lieu pour la première fois à l’édition distincte de deux catalogues, l’un de prestige dans une vente du soir et l’autre davantage grand public dans l’après-midi du lendemain. Force est de constater que le marché parisien de l’art du XXe siècle prend un peu de vigueur dans un contexte international favorable. Pour démarrer, la soirée du 28 juin est consacrée à une sélection de 92 œuvres puisées dans de belles collections parisiennes et suisse, « concentrée au maximum sur la qualité et équilibrée dans le choix des pièces retenues », note le spécialiste. (Presque) pas de multiple, ni d’édition pour ce premier rendez-vous, attendu pour quelque 4 millions d’euros. La couverture du catalogue glorifie une grosse prise de guerre : un « Love » d’Indiana aux larges dimensions, daté de 1973 et estimé 300 000 à 400 000 euros. « C’est rarissime d’avoir une telle œuvre pop qui a tout pour plaire : sa grande taille, son époque de création et son exposition à la Biennale de Venise en 1974, commente Martin Guesnet. Mais la vente est aussi un hommage aux femmes », comme le salue la présence remarquée de quatre bronzes signés Germaine Richier, estimés 50 000 à 150 000 euros, et d’une photographie de la jeune étoile londonienne Sarah Lucas, estimée 30 000 euros. « Ce sont deux puissantes créatrices qui ont fait bouger l’art de leur temps à une génération d’intervalle », souligne Martin Guesnet. La vacation sera en outre rythmée par un beau dripping tout en all over de 1953 signé Riopelle et estimé 190 000 euros, par Bateau II, une huile historique par Dubuffet de 1964, du début de la série de l’« Hourloupe », es-timée 400 000 euros, et, dans un tout autre registre, par Camocym, 1949-1956, une huile signée Vasarely et estimée 80 000 euros. « Une estimation importante mais motivée », rapporte l’expert, qui parle d’une « œuvre rarissime et de qualité d’un artiste qui a marqué une génération, développé un style propre et dont la cote monte actuellement en flèche ». Les amateurs des Nouveaux Réalistes trouveront quelques morceaux de choix, notamment une Accumulation Renault no 108, Auto allumage d’Arman de 1967, estimée 100 000 euros. Aux attentes autrement « branchées », la collection dionysiaque du décorateur Frédéric Méchiche offre une alternative intéressante, avec des pièces signées Paul McCarthy ou Jonathan Meese, des noms que l’on voit rarement à Paris.
Le catalogue de la vente du 29 juin s’attache à présenter des lots plus modestes mais diversifiés, comme le montre la jaquette réalisée façon patchwork à partir d’œuvres signées Alexandre
Calder, César, Jean Dewasne, Erró, Yves Klein, Fabrice Hyber, André Lanskoy, Marco Petrus ou
Wolgang Tillmans.

ART CONTEMPORAIN 1 %26 2

Vente le 28 juin, 21h et le 29 juin, 14h30, Artcurial, hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 42 99 20 20, exposition les 24, 25 et 26 juin, 11h-20h, le 27 juin, 11h-14h, www.artcurial.auction.fr

Art contemporain

- Expert : Martin Guesnet - Nombre de lots : 356 - Estimation totale : 5,5 millions d’euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°218 du 24 juin 2005, avec le titre suivant : L’offre s’étoffe

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