EPIC

La RMN toujours à la recherche d’une stratégie

Par Sophie Flouquet · Le Journal des Arts

Le 23 septembre 2005 - 390 mots

Absence de perspectives et remaniements brutaux de l’équipe de direction,
l’établissement public a du mal à sortir de la crise.

 PARIS - Moins d’un an après la désignation d’un nouvel administrateur général, la Réunion des musées nationaux (RMN) traverse une nouvelle période de turbulences. Nommé le 11 janvier en remplacement de Sophie Aurand, Thomas Grenon, quadragénaire polytechnicien et ingénieur des mines débauché de la Cité des sciences et de l’industrie, semble, à son tour, avoir des difficultés à sortir l’établissement de la crise. Alors que les dernières expositions du Grand Palais n’ont pas rencontré le public escompté, la branche commerciale de l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) risque, quant à elle, de renouer avec les déficits après deux années de bons résultats. Si Thomas Grenon peut s’exonérer d’un bilan 2005 hérité de ses prédécesseurs, aucun projet de relance de l’établissement, frappé par une hémorragie financière endémique, n’a toutefois été annoncé depuis son arrivée à la tête de la RMN. Pour l’heure, l’administrateur général s’est en effet contenté de procéder à quelques remaniements au sein de l’équipe de direction, créant coup sur coup deux nouveaux postes : une direction du développement culturel, confiée à Olivier Toche, transfuge de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), et une direction de la communication, des relations publiques et du mécénat, taillée sur mesure pour Françoise Pams, jusque-là chargée de la communication du Medef. Or, comme l’a rapporté Le Canard Enchaîné du 7 septembre, ces nouveaux emplois de direction à hauts émoluments viennent se surajouter à des postes existants, et ont provoqué quelques réactions parmi les employés de l’EPIC, dont tous les salaires sont bloqués ! Outrée par cette décision – et par l’achat d’une grosse cylindrée de fonction… –, Sophie Kuntz, directrice juridique et financière, a préféré démissionner. Quelques jours plus tard, le directeur commercial, Christophe Jeancourt-Galignani, était quant à lui brutalement licencié. Neuf mois après sa prise de fonction, Thomas Grenon semble donc avoir oublié les termes de sa lettre de mission : « maîtriser les charges de l’Établissement » et engager « une vraie concertation avec les personnels et leurs représentants » en nourrissant « un dialogue social apaisé ». Alors que la RMN – qui fut jadis un prestigieux établissement culturel – est toujours menacée de démantèlement, ces atermoiements incessants ne l’apparentent plus qu’à un simple champ de manœuvres politiques.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°221 du 23 septembre 2005, avec le titre suivant : La RMN toujours à la recherche d’une stratégie

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