Art sacré

Secrets dévoilés

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 7 octobre 2005 - 343 mots

Les églises de Paris renferment quantité
de chefs-d’œuvres injustement méconnus.

Si La Lutte de Jacob avec l’Ange d’Eugène Delacroix en l’église Saint-Sulpice est une étape obligée dans le circuit touristique parisien, les autres lieux de culte chrétiens de la capitale renferment pléthore de trésors méconnus. Bertrand Dumas a recensé les plus belles œuvres conservées dans « cette collection ouverte gratuitement à tous, souvent selon des horaires plus souples que ceux des musées » dans un petit guide qui plaira aux amateurs et aux curieux.

Trésors des églises parisiennes dresse un parcours de quatre-vingt-deux tableaux, sculptures, vitraux, retables ou chaires sculptées, dont la beauté d’exécution n’a parfois rien à envier à celle des églises italiennes. Classées par arrondissement, les œuvres pieuses se suivent mais ne se ressemblent pas. Le lecteur parisien pourra sans doute s’avouer surpris d’être longtemps passé à côté d’exemples si nobles de dévotion. Le jubé, ou chaire d’orateur, de l’église Saint-Étienne-du-Mont par exemple, est une époustouflante structure si finement travaillée que l’imposante pierre qui la compose semble aérienne. L’auteur nous apprend que par « deux fois au XVIIIe siècle, les paroissiens demandèrent sa suppression au motif qu’il perturbait la vision des cérémonies se déroulant dans le chœur ». Le Christ en croix de Lubin Baugin en l’église luthérienne des Billettes dégage une force d’une telle austérité qu’elle pousse au recueillement. Bertrand Dumas ne néglige pas les œuvres contemporaines, comme La Vie du Christ en l’église Saint-Eustache. Ce surprenant triptyque en bronze de Keith Haring a été inauguré lors de la Journée internationale de lutte contre le sida en 2003. Chaque notice présente sommairement le parcours de l’artiste, explique l’œuvre, et, surtout, dénombre les autres travaux de l’artiste dans le Paris chrétien. Ce guide se veut aussi pratique, puisqu’il réunit les adresses et horaires des églises, ainsi que l’emplacement exact des œuvres. Enfin, l’éclairage des lieux de culte pouvant parfois laisser à désirer, l’auteur rappelle utilement au visiteur de s’armer d’une lampe de poche !

BERTRAND DUMAS, TRÉSORS DES ÉGLISES PARISIENNES, Parigramme, 2005, 192 p., 100 ill. couleurs, 22 euros, ISBN 2-84096-359-0

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°222 du 7 octobre 2005, avec le titre suivant : Secrets dévoilés

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