Drouot

Chefs-d’œuvres en ordre dispersé

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 4 novembre 2005 - 721 mots

Pour la 20e année consécutive, les Temps Forts de Drouot rassemblent quantité
d’objets d’art d’exception collectés par les SVV de l’hôtel parisien.

 PARIS -  À quand un package « Les Temps Forts » avec une exposition, un seul catalogue et une unique vente de prestige, le tout sous le label Drouot ? Pas pour demain, apparemment. Cette année encore, les traditionnels Temps Forts de Drouot n’ont d’autre ambition que de présenter les objets phares de la saison qui seront vendus à Drouot d’ici la fin de l’année sous le marteau des différents commissaires-priseurs. Voici donc, dans une sorte d’inventaire à la Prévert, un aperçu des plus beaux morceaux de ce luxueux déballage, transformant du 8 au 14 novembre les salons de Drouot-Montaigne en musée éphémère.
Si les chaises à la sirène de Eileen Gray ont créé l’événement au printemps dernier à Drouot, l’Art déco sera encore bien représenté par un rare et unique lit de repos réalisé par l’architecte en 1919-1922, en pin de l’Oregon massif brûlé à l’acide, décoré d’un épais bandeau en ivoire sculpté. Il est estimé 800 000 à 1 million d’euros, comme un grand et spectaculaire vase en dinanderie patiné noir créé par Jean Dunand. De son côté, un Nu de femme des frères Martel, sculpture de 204 cm en lakarmé mordoré, est attendu autour de 250 000 euros (vente le 21 novembre, SVV Camard & associés). La section « Art moderne » réunit Torse-stèle, un bronze de Jean Arp de 1961, monogrammé, numéroté « 2/3 » et estimé 300 000 euros (vente le 5 décembre, SVV Calmels-Cohen). Une belle huile sur carton signée Rouault représentant Sainte Marthe et une gouache de Fernand Léger de 1952 montrant un Paysage de Seine sur Oise ont toutes deux appartenu à l’abbé Morel, qui fut à la fois critique d’art et ami de nombreux artistes. Ils sont estimés 120 000 euros chacun (vente le 14 décembre, SVV Ferri). Les tableaux anciens donnent le change avec une Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste et sainte Élisabeth, toile de Nicolas Poussin, et une nature morte de fruits et de fleurs sur panneau du XVIIe siècle par Isaac Soreau, deux œuvres estimées 150 000 euros chacune (vente le 16 décembre, SVV Piasa). Le XIXe sera non moins bien représenté par un dessin signé David et daté 1787. Cette œuvre préparatoire à sa peinture Les Licteurs ramenant à Brutus le corps de ses fils morts (1789) conservée au Louvre à Paris est estimée 150 000 euros (vente le 7 décembre, SVV Delorme-Collin du Bocage). Signalons encore huit aquarelles ornithologiques de Barraband provenant de la collection Marcel Jeanson (vente le 25 novembre, SVV Doutrebente). L’aquarelle gouachée signée figurant un Grand Toucan à ventre rouge, estimée 120 000 euros, sera la vedette de cette vacation.

Moisson royale
Parmi les objets historiques, notons une tapisserie de la Manufacture royale des Gobelins intitulée Le Château de Versailles, qui ornait la chambre du roi au château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). Elle fait partie d’une suite de trois tapisseries classées monuments historiques, estimée 50 000 euros (vente le 2 décembre, SVV Beaussant-Lefèvre) ; un service en porcelaine de Sèvres de la duchesse de Berry comprenant notamment vingt-quatre assiettes décorées chacune d’un fruit différent, estimé 60 000 euros (vente le 25 novembre, SVV Doutrebente) ; une marronnière couverte et son présentoir en porcelaine tendre à décor polychrome d’oiseaux sur fond bleu lapis, ayant appartenu à la marquise de Pompadour, estimée 45 000 euros (vente le 9 décembre, SVV Millon & associés) ; et l’éventail de Mme Bonaparte, estimé 10 000 euros, qui fut réalisé à l’occasion du mariage du prince Napoléon (2e enfant de Jérôme Napoléon Bonaparte) et de la princesse Clotilde (fille du roi d’Italie Victor-Emmanuel II) en 1859 (vente le 1er décembre, SVV Deburaux). D’exceptionnels diamants de la succession Simone del Duca, dont la dispersion constitue l’une des plus importantes ventes de bijoux jamais organisées à Paris (vente le 23 novembre, SVV Coutau-Bégarie, associé à Tajan pour les lots 69, 74, 81 et 83, selon la volonté de Simone del Duca) illumineront cette 20e édition des Temps Forts, à l’instar d’une bague en platine sertie d’un diamant marquise facetté de 43,82 carats, estimée 500 000 euros.

LES TEMPS FORTS DE DROUOT

Du 8 au 14 novembre (fermé le 9 novembre), 12h-18h, Drouot-Montaigne, 15, avenue Montaigne, 75008 Paris, tél. 01 48 00 20 80

LES TEMPS FORTS DE DROUOT

- Nombre d’objets présentés : 400 - Nombre de spécialités présentées : 30 - Nombre de sociétés de ventes exposant : 40 - Estimation totale : plus de 20 millions d’euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°224 du 4 novembre 2005, avec le titre suivant : Chefs-d’œuvres en ordre dispersé

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