New York

Record mitigé pour Toulouse-Lautrec

Le Journal des Arts

Le 2 décembre 2005 - 362 mots

Les ventes d’art impressionniste et moderne de New York ont crevé le plafond,
mais non sans difficulté. L’impressionnisme est-il encore une valeur sûre ?

 NEW YORK - La peinture impressionniste et moderne est loin d’être aussi à la mode aujourd’hui qu’il
y a une génération, quand les matrones de Park Avenue et les industriels du Middle West s’arrachaient ces symboles du bon ton sous cadre doré. Le goût des collectionneurs s’est déporté vers De Kooning et Warhol, mais les maisons de ventes continuent de tabler sur cette spécialité alimentaire pour soutenir leur fonds de commerce. Les ventes de soirée de Christie’s et de Sotheby’s à New York, les 1er et 2 novembre, leur ont rapporté 291 millions de dollars (242,3 millions d’euros), grâce à des œuvres venues de musées ou de successions et à une poignée de tableaux rares et désirables de Picasso, Miró et Léger. Les sommets atteints par Pissarro, Morisot et Monet ont pris des allures de soldes, en comparaison de certaines pièces médiocres de l’après-guerre adjugées plusieurs millions la semaine suivante (lire p. 24). Chez Christie’s, les Européens ont acheté plus que les Américains, emportant 47 % des lots. En revanche, chez Sotheby’s, la vente a été dominée par les acquéreurs privés américains.

Christie’s

Nantie de treize œuvres provenant de la succession des collectionneurs de Chicago Neison et Bette Harris, Christie’s semblait devoir dominer la saison dans le domaine de l’art moderne et impressionniste. La collection Harris, forte d’un Matisse et d’un Toulouse-Lautrec de premier plan, était estimée 51 à 71 millions de dollars. Elle a finalement été adjugée 41,6 millions, le Lautrec se vendant de justesse et le Matisse faisant le grand plongeon. Christie’s a néanmoins réalisé une vente ébouriffante, totalisant 161 millions de dollars, avec 92 % des lots vendus. Mais, au printemps, Christie’s pourrait se retrouver lanterne rouge. Une semaine après les ventes, ses collaborateurs Christopher Eykyn, chef du département new-yorkais, et Nicholas Maclean, directeur international, ont démissionné pour ouvrir leur propre cabinet de conseil en art. Christopher Eykyn a été remplacé par Guy Bennett. New York, 1er novembre 2005 - Total : 160 931 200 dollars (134 109 333 euros)92 % en lots, 90 % en valeur

Sotheby’s

Lanterne rouge des deux dernières saisons, Sotheby’s paraissait vouée à le rester encore cette fois, mais la maison a réalisé une performance dépassant ses espérances. « J’ai été surpris que Sotheby’s réussisse aussi bien, nous a confié le marchand de Montréal Robert Landau, et je ne pensais pas que la qualité était à la hauteur de celle de chez Christie’s. » La vente a dégagé 130 millions de dollars, au-dessus des 90 à 125,5 millions estimés. « C’était presque une expérience de laboratoire, selon le codirecteur du département Charles Moffett, avec notre stratégie constante d’estimation basse. » New York, 2 novembre 2005 - Total : 130 126 000 dollars (108 330 003 euros) 86,7 % en lots, 95,3 % en valeur

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°226 du 2 décembre 2005, avec le titre suivant : Record mitigé pour Toulouse-Lautrec

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