SVV Renaud-Giquello

La mort du cygne

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 16 décembre 2005 - 478 mots

Dernier volet de la vente de la collection Gilberte Cournand sur le thème de la danse le 21 décembre à Drouot.

 PARIS - Elle avait été danseuse. Gilberte Cournand, décédée le 30 juillet, était une libraire et antiquaire passionnée, spécialisée dans le monde de la danse, monde pour lequel elle était devenue une référence internationale. Créée en 1951 place Dauphine (Paris-1er) puis déménagée en 1965 rue de Beaune (Paris-7e), jusqu’à sa fermeture en 1989, sa boutique, où elle engrangeait tous les livres, dessins, gravures, peintures, sculptures, maquettes de décors et objets en rapport avec sa passion, était une étape incontournable pour les gens du ballet. « Elle a eu un rayonnement international considérable et a même poussé des danseurs à peindre ou à sculpter », rapporte le commissaire-priseur Paul Renaud.
Sa première rencontre avec Rudolf Noureev date de mai 1961. Le danseur étoile, qui faisait alors partie de la troupe Kirov de l’ex-URSS, à l’époque en tournée en Occident, fait une échappée discrète chez Gilberte Cournand avant de fausser définitivement compagnie à ses accompagnateurs et d’obtenir l’asile politique. Ils resteront amis jusqu’à la mort du danseur en 1992.

Dernières reliques
Cette vente est le dernier opus d’une série qui a commencé en 1995 sous le marteau de Paul Renaud et s’est poursuivie avec deux autres vacations triomphales, convoquant trois fois de suite le grand et le petit monde du théâtre et des ballets. La vieille dame a aussi fait une donation importante au Centre national de la danse en 1991. Ce sont donc les dernières reliques qui sont aujourd’hui soumises au feu des enchères : gravures et aquarelles, maquettes de décors de théâtre et de costumes, bronzes et terres cuites représentant des danseuses, livres. Citons deux aquarelles signées Léon Bakst (1866-1924), soit la maquette du Port de Famagouste pour l’opéra La Pisanelle de Gabriele D’Annunzio, estimée 6 000 euros, et la maquette de décor de l’acte III du Martyr de saint Sébastien, ballet de Gabriele D’Annunzio pour la compagnie Ida Rubinstein (1911), estimée 5 000 euros.
Sont également proposés un projet de costume de Jean Babilée pour Le Déjeuner sur l’herbe (1945) à l’aquarelle et encre de Chine par Marie Laurencin (1885-1956), estimé 1 000 euros ; une maquette à la gouache signée Christian Bérard (1902-1949) pour la Symphonie no 7 par le ballet de Léonide Massine (1938), estimée 800 euros ; Loïe Fuller, un bronze de 28 cm à patine dorée signé Théodore Rivière (1857-1912), estimé 800 euros, et une suite de sept plaques en bronze ovales à patine brune de Maurice Charpentier-Mio (1881-1976) estimée 4 000 euros. Cette dernière série est intitulée Représentations des contredanses d’Incroyables et de Merveilleuses. Tout un programme !

SUCCESSION GILBERTE COURNAND

Vente le 21 décembre, Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Renaud-Giquello & associés, tél. 01 47 70 48 95 ; exposition : le 20 décembre 11h-18h et le 21 décembre 10h-12h

SUCCESSION GILBERTE COURNAND

- Nombre de lots : 216 - Estimation totale : 100 000 euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°227 du 16 décembre 2005, avec le titre suivant : La mort du cygne

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