SVV Calmels-Cohen

Cieslewicz en haut de l’affiche

Le Journal des Arts

Le 17 mars 2006 - 517 mots

Hommage au graphiste plasticien d’origine polonaise et à l’œuvre protéiforme.

 PARIS - La SVV Calmels-Cohen dispersera le 19 mars à Paris l’atelier de Roman Cieslewicz, graphiste plasticien décédé en 1996 et encore mal connu. En effet, l’œuvre protéiforme de « ce grand imagier de la deuxième moitié du XXe siècle, un authentique créateur, tel que le définit l’expert Alain Weill, est touffue au point d’en rendre la connaissance difficile ». Tout juste diplômé des Beaux-Arts de Cracovie (une référence dans le domaine du graphisme), ce Polonais de 33 ans arrive à Paris en 1963. Jusqu’en 1966, il sera maquetteur-illustrateur puis graphiste pour le magazine Elle. « Cette position dans la presse lui permet de mettre en pratique sa première passion : le photomontage », précise l’expert. À la même époque, sa rencontre avec le groupe Panique, et, entre autres, Fernando Arrabal et Roland Topor, nourrit son inspiration. L’édition viendra s’ajouter à la presse, suivie de la publicité, « toujours méprisée en France, tant par les graphistes “engagés” que par les plasticiens “authentiques”. Cieslewicz pourtant démontre qu’on peut faire de la publicité créative », souligne encore Alain Weill. De 1975 à 1983, il collabore avec le Centre Georges-Pompidou tout en multipliant ses recherches personnelles, pris dans une boulimie d’images. En 1979, il reçoit le Grand Prix de l’affiche d’art pour l’exposition « Paris-Moscou » à Beaubourg et le Grand Prix du photomontage en Pologne. Le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective en 1995, avant le Musée de Grenoble en 2001.

« Roland Topor en Yves Saint Roland »
Près de 400 affiches, maquettes, collages, photomontages, croquis, estimés de 100 à 15 000 euros, remplissent cette vacation. Le constructivisme avec l’utilisation du rond et de la diagonale, le surréalisme et Dada pour les collages, et enfin le pop art, ont alternativement inspiré Cieslewicz. Parmi cet ensemble remarquable signalons : 600 euros d’estimation pour l’affiche signée Paris-Moscou 1900-1930 ; 800 euros pour un collage répétitif Che II, 1968 ; 1 000 euros pour un ensemble de recherches typographiques sur le thème du jazz  ; 1 500 euros pour un ensemble de photomontages couleurs Mody tse-tung/Elvis tse-tung (1977) ; 1 500 euros pour deux maquettes d’affiches sur la Fête de l’Humanité, 1977, La Courneuve ; 1 500 euros pour un grand photomontage noir et blanc de 1978, Roland Topor en Yves Saint Roland ; 2 000 euros pour une très warholienne Mona Lisa, 1968, soit une maquette originale pour la couverture de la revue Opus no 5, ou encore 3 000 euros pour The Superman’s, 1968, une maquette pour la couverture d’Opus no 4 également traitée dans l’esprit pop art. Un grand photomontage noir et blanc composé de six panneaux, qui est la maquette originale d’un décor pour l’anniversaire d’Opus International no 50 à l’Espace Pierre Cardin en 1974, a été estimé 12 000 à 15 000 euros. Et la vente est accompagnée d’un beau catalogue, qui lui fait honneur.

ROMAN CIESLEWICZ (ATELIER)

Vente le 19 mars à Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Calmels-Cohen, exposition : le 18 mars 11h-18h et le 19 mars 11h-12h, tél. 01 47 70 38 89, www.calmelscohen.com

CIESLEWICZ

- Expert : Alain Weill - Nombre de lots : 381 - Estimation totale : 300 000 euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°233 du 17 mars 2006, avec le titre suivant : Cieslewicz en haut de l’affiche

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