Enseignement

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Un nouveau bac 3 en métiers d’art et design

Par Mathieu Oui · Le Journal des Arts

Le 4 janvier 2018 - 656 mots

Mis en place à titre expérimental dès 2018, le nouveau diplôme national des métiers d’art et du design résulte de la fusion de trois formations en arts appliqués.

Un nouveau diplôme doit voir le jour à partir de la rentrée 2018 dans le secteur du design et des arts appliqués. Le diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE), remplacera sous la forme d’un cursus unique, trois autres formations : la mise à niveau en arts appliqués (Manaa), les brevets de technicien supérieur (BTS) en arts appliqués et les diplômes des métiers d’art (DMA). Cette réforme s’appliquera progressivement, d’abord dans certaines académies pilotes (lire note ci-après), l’ensemble des académies devant basculer dans le nouveau système à la rentrée 2019.

La réforme vise à caler ce secteur de formation sur le schéma licence-master-doctorat (LMD), qui organise depuis le milieu des années 2000, l’enseignement supérieur en France et en Europe. Ce nouveau diplôme unique en trois années après le bac, délivrera le grade de licence. Il devrait faciliter selon le ministère, les mobilités des étudiants, tant au plan de leurs échanges internationaux, qu’en ce qui concerne les passerelles entre les établissements et cursus du supérieur.

Formation d’une année, la mise à niveau en arts appliqués était jusqu’à présent destinée aux étudiants non titulaires d’un baccalauréat dans le domaine des arts appliqués, qui souhaitaient poursuivre leurs études en BTS ou DMA. De leur côté, les BTS délivrent une formation en deux années après le bac dans huit mentions différentes (design de communication, design graphique, de mode, de produits, etc.). Enfin, les diplômes des métiers d’art existent dans une large gamme de spécialités : du cinéma d’animation aux marionnettes, du cirque à la gravure, de la broderie à la marqueterie en passant par la lutherie ou la reliure.

Le problème de l’année de mise à niveau, est qu’elle ne s’inscrivait pas pleinement dans le système de l’enseignement supérieur. Ne permettant pas de cumuler des crédits ECTS (système européen de crédits cumulables et transférables), elle représentait en quelque sorte, une année blanche pour les étudiants. Par ailleurs, les BTS et DMA débouchent sur un diplôme à bac 2, ce qui limite la possibilité de poursuivre ses études en Master qui requiert le grade de licence (bac 3).

Vers une simplification à l’entrée
Le nouveau diplôme devrait à terme entraîner une simplification de l’accès à la filière. « Les élèves qui s’inscrivaient en Manaa étaient soumis à un écrémage successif », explique Héloïse Leboucher, proviseure-adjointe de l’école Duperré à Paris. « D’abord, ils devaient se soumettre à une sélection à l’entrée de cette année de prépa puis candidater de nouveau l’année suivante, pour intégrer en BTS ou DMA car ils n’avaient pas de places garanties. Ce système est à la fois compliqué et éprouvant pour les élèves, » souligne la proviseure-adjointe. L’entrée en Manaa, sur dossier complété d’un oral, est particulièrement sélective. En 2017, Duperré a ainsi reçu 3 800 candidatures pour 60 places. Et en ce qui concerne les BTS et DMA, le ratio était de 5 000 candidatures pour un total de 150 places.

L’accès au DNMADE devrait être ouvert à tous les bacheliers. La première année du cursus, sera une année généraliste, d’orientation, de consolidation et d’acquisition des fondamentaux. L’approfondissement devrait intervenir en deuxième année, avec la possibilité de choisir parmi une quinzaine de spécialités différentes.

Il reste encore beaucoup d’incertitudes et d’éléments à clarifier. La question notamment des passerelles possibles entre ce nouveau diplôme et les formations de type master en école supérieure d’art se pose. « La réforme sous-entend qu’un étudiant disposant désormais de ce grade de licence pourra postuler en master mais les formations en arts appliqués et en écoles d’art diffèrent sur les contenus et les attendus », relève un directeur d’école d’art. Le processus de sélection à l’entrée du diplôme devrait être précisé d’ici le 15 janvier prochain, date d’ouverture du nouveau dispositif Parcours sup, qui remplace l’ancienne plateforme APB (admission post bac).

Les quatorze académies volontaires pour appliquer la réforme dès la rentrée 2018 :


Aix-Marseille, Besançon, Clermont Ferrand, Créteil, Dijon, Limoges, Lyon, Montpellier, Orléans-Tours, Rennes, Strasbourg, Versailles, Paris, Toulouse.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°492 du 4 janvier 2018, avec le titre suivant : Un nouveau bac 3 en métiers d’art et design

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