Foire & Salon

FOIRE D’ART CONTEMPORAIN

Luxembourg Art Week : 3e essai réussi

Par Magali Lesauvage · Le Journal des Arts

Le 29 novembre 2017 - 515 mots

Dans la petite capitale à grands capitaux, la jeune foire a réussi à emporter l’enthousiasme des collectionneurs, malgré un choix inégal.

Luxembourg. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Lancée il y a deux ans par Alex Reding, fondateur à Luxembourg de la galerie L’Alimentation générale, devenue « Nosbaum Reding », la foire Luxembourg Art Week compte bien signaler comme carrefour incontournable le petit pays coincé entre France, Allemagne et Belgique, véritable vivier de riches collectionneurs.

Avec les défauts d’une toute jeune foire, cette troisième édition, logée dans l’impersonnelle halle Victor-Hugo, s’est révélée très inégale. Mais on a pu noter la présence de quelques pointures du marché venues tester le contexte luxembourgeois, comme la galerie parisienne Lelong ou Ceysson & Bénétière – cette dernière étant présente aussi dans le Grand-Duché. Et surtout relever un bel enthousiasme, celui de collectionneurs avisés mais aussi d’un certain nombre de primo-acheteurs ravis de trouver à échelle humaine quarante galeristes (auxquels s’ajoutent quelques associations indépendantes d’artistes) prêts à engager la conversation autour des artistes et de leurs œuvres.

Une section dévolue aux jeunes galeries

Créée sur les fondations du Cercle d’art luxembourgeois (CAL), sorte de Salon d’automne né au XIXe siècle et rassemblant des galeries plus traditionnelles, la Luxembourg Art Week est montée en puissance, doublant le nombre de stands par rapport à la première année, en 2015. Divisée en deux sections, « Positions » pour les galeries établies et « Take Off » pour les plus jeunes, elle joue la carte de l’ouverture en proposant des tarifs très accessibles (200 euros le mètre carré et 1 400 euros le stand pour « Take Off »).

Chez Lelong, où était présenté un choix d’œuvres minimales et autobiographiques du peintre américain McArthur Binion, déjà largement célébré aux États-Unis et invité à la dernière Biennale de Venise, l’enthousiasme était attisé par de nombreux jeunes collectionneurs curieux. Même constat chez Michel Rein, qui partageait son stand avec la bruxelloise Alice Gallery, et où dialoguaient les belles natures mortes monumentales de l’Américain Paul Wackers (env. 15 000 €), une sculpture de bois et de verre en équilibre de Raphaël Zarka (19 500 €) et les grands papiers dorés poinçonnés de Sophie Whettnall (6 500 €). On a pu aussi admirer chez Mulier Mulier (Knokke-le-Zoute), dans une mixité réjouissante, une maquette de Christo (45 000 €), une autre de Tadashi Kawamata (14 000 €), un très beau portrait en triptyque d’Art & Language (14 000 €) et un dessin d’Andy Warhol (16 000 €), tandis que la galerie 2C for ART de Salzbourg présentait des lithographies de Roy Lichtenstein autour de 40 000 euros. Non loin, la galerie Artscape de Luxembourg, fondée en 2015, faisait découvrir les peintures romantiques au mystérieux sfumato d’un jeune artiste chinois Rao Fu, installé à Dresde ; des œuvres affichées entre 1 500 et 5000 euros.

Dans le registre des découvertes, on retient également celle du jeune artiste John Haverty, originaire de Chicago, dont les grands dessins multicolores chamaniques (entre 1 000 et 6 000 €) étaient mis à l’honneur par le Français Hervé Lancelin, installé depuis trois ans à Luxembourg et ravi de l’émulation locale.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°490 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Luxembourg Art Week : 3e essai réussi

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